Par leur présence, les députés bloquistes ont démontré leur solidarité envers les syndiqués d’Océan remorquage, faisant partie de l’entreprise Groupe Océan, qui sont affiliés au Syndicat des Métallos. Ces derniers sont en grève depuis le 20 juin dernier et réclament, entre autres, une loi anti-briseurs de grève au fédéral.
« Chaque jour, ils [les syndiqués d’Océan remorquage] voient des travailleurs de remplacement outrepasser la ligne de piquetage, faute de loi fédérale contre les recours aux travailleurs de remplacement », informe le syndicat dans un communiqué.
Louis Plamondon souhaite qu’une loi contre les travailleurs de remplacement au fédéral voie le jour en 2023. « Voilà des décennies qu’elle se fait attendre. Des grévistes comme ceux d’Océan remorquage ne peuvent plus attendre : des briseurs de grève grassement payés minent chaque jour leurs efforts pour négocier librement leur contrat de travail », mentionne le député.
Sa collègue députée et whip adjointe du Bloc québécois, Marilène Gill, était aussi de passage sur la ligne de piquetage à Sorel-Tracy. « On a remarqué que les conflits de travail au fédéral sont en moyenne deux fois plus longs que ceux qui ont lieu sous juridiction québécoise. Les recours aux travailleurs de remplacement font traîner les conflits en longueur. La grève chez Océan remorquage le montre bien », observe-t-elle.
Un projet de loi d’initiative privée a d’ailleurs été déposé en ce sens par la députée bloquiste Louise Chabot, en mai dernier. Puis, en octobre 2022, Ottawa a lancé des consultations pour adopter une loi qui interdirait le recours à des travailleurs de remplacement durant une grève ou un lock-out dans une entreprise de compétence fédérale.
Le représentant syndical des Métallos, Luc Laberge, précise que le recours à des travailleurs de remplacement, « de surcroît rémunérés deux fois plus cher que les travailleurs réguliers, empoisonne les relations de travail et paralyse les négociations. »
« C’est une pratique immorale et déloyale qui déséquilibre les relations de travail, soutient-il. Si ce conflit était sous juridiction québécoise, il y a longtemps qu’il aurait été réglé. On parle d’enjeux de base, simples, soit des salaires décents et des horaires de travail respectueux de la vie de famille de nos membres. »