4 avril 2023 - 07:55
Deux situations, deux approches
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Dénouement exemplaire que celui survenu entre le Service animalier Pierre-De Saurel et l’homme d’affaires Jean Cournoyer. Une entente de 10 ans qui ne peut qu’être bénéfique à la région si l’organisme maintient la qualité de son service. Sorel-Tracy y verra.

Et pour cause. Car c’est la ville-centre qui a mandaté l’organisme pour dispenser ce service d’accueil et d’adoption d’animaux domestiques qu’elle est tenue par la loi d’assumer sur son territoire. Elle verse 170 000 $ par année pour ce faire.

Elle n’est pas seule à ce dossier. Sainte-Anne-de-Sorel, Saint-Joseph-de-Sorel et Saint-Roch-de-Richelieu y sont partenaires. D’où l’importance pour elle d’exiger qu’un élu siège au conseil d’administration du Service, ne serait-ce que pour prévenir les imbroglios comme le dernier vécu récemment qui a menacé la survie de l’organisme.

À première vue, tous sortent gagnants de cette affaire. Le Service rouvrira ses portes en bonne et due forme dans quelques semaines dans un local neuf répondant à toutes ses attentes et au loyer qu’il qualifie d’accessible pour lui.

Jean Cournoyer a vu à son affaire. Il avait intérêt à ce que le Service intègre le bâtiment qu’il avait construit et respecte toutes les normes gouvernementales requises. Et en tirer un bail signé lucratif. Il l’est certes. Il a démontré la combativité qui l’anime dans la gestion de ses entreprises – allant jusqu’à offrir lui-même le service. Il a aussi dévoilé sa capacité à mettre de côté l’amertume qui aurait pu l’animer après la cuisante défaite électorale que lui a infligé le maire Patrick Péloquin en novembre dernier.

Enfin, M. Cournoyer a été capable de considérer avec ouverture les interventions du directeur général de la Ville qui, a-t-il reconnu, a contribué à la conclusion de cet accord.

Le voir sur la même tribune que M. Péloquin se féliciter de cette entente rassure également sur la capacité du maire d’aller outre ses animosités possibles et d’agir dans l’intérêt public de ses commettants. On aurait pu déceler favoritisme certain ou vengeance possible. On a plutôt été mis en présence d’un sens aigu de la démocratie et d’une croyance certaine dans le pouvoir de la communication et de la concertation pour aborder défis ou problèmes.

On aurait espéré que le rapport avec iO soit aussi concluant. Mais les deux situations n’ont rien de semblable. Dans un cas, on est en présence d’un organisme qui rend un service normalement offert par une municipalité. Ce qui justifie, si nécessaire, l’intervention d’élus au dossier. Dans le cas d’iO, c’est l’entreprise privée qui offre un service complémentaire à celui déjà offert par la municipalité. Il serait alors incongru que le maire intervienne directement au dossier. C’est du directeur général dont relèvent ces dossiers. Il en recommande une conclusion au conseil qui l’acceptera ou la rejettera.

Oui, un maire peut rencontrer des promoteurs pour les inviter à s’installer dans sa ville ou pour entendre leur projet. Après tout, il est élu pour inspirer et présider la direction à prendre vers l’avancement de sa ville. Mais il ne peut pas être présent avec les promoteurs pour discuter des modalités de leur projet. Les règles d’éthique municipale l’imposent. Voilà une nuance qu’il importe de rappeler!

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