18 avril 2023 - 08:06
Dialogue incontournable!
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Maude Péloquin arrive à point nommé comme première cheffe du bureau de la consultation publique de Sorel-Tracy. Elle aura du pain sur la planche!

C’est elle qui devra alimenter le dialogue avec les citoyens. Les sujets ne manqueront pas. Un premier mandat l’appelle déjà au centre-ville où des travaux de revitalisation perturberont le quotidien et la qualité de vie des résidents et places d’affaires.

Mais il importe tout autant de lui confier celui du complexe aquatique. Ne serait-ce que parce que le conseil a autorisé récemment un déboursé supplémentaire de 600 000 $ pour des services professionnels. Ce qui interpelle déjà.

Le conseil a beau répéter que sa cible budgétaire de 35 M$ subventionnée pour 20 M$ sera maintenue. Diminuera-t-il encore l’ampleur et la diversité des activités possibles à y tenir? Jouera-t-il sur l’esthétique du bâtiment?

Ce ne serait pas la première fois! Car depuis la première mouture du projet de complexe sportif et récréatif présentée en assemblée de consultation en 2020, des amendements importants en ont déplorablement réduit l’envergure. Car les travaux estimés au départ à 28,5 M$ grimpaient à 40 M$ et ce, sans compter la restauration du bâtiment abritant la piscine actuelle.

Le conseil a donc réduit le concept à celui de complexe aquatique estimé cette fois à 35 M$. Exit donc le centre sportif avec son terrain synthétique intérieur de soccer, sa piste de course à pied en plus de son bassin récréatif à eau tempérée. On parle désormais d’un seul grand bassin. Tout cela sans que les citoyens aient eu un mot à dire.

Oui, la Ville doit toujours considérer le plus justement possible les coûts d’un projet. Voir quels impacts ils auront sur le compte de taxes imposé aux contribuables. Tenter de recruter des partenaires financiers comme ce fut le cas du Marché Richelieu. Tout en cernant les besoins tant futurs que présents de ses citoyens. Car l’infrastructure sera encore là dans 50 ans!

Chose certaine, plus on reportera la décision, plus le complexe coûtera cher. Les élus le savent aussi. Ce pourquoi ils doivent gagner l’appui inconditionnel de leurs gens, et ce, autant que possible, sans référendum. Sinon on risque de se retrouver Gros Jean comme devant comme en 2009 quand un projet de centre multisports est resté sur la table faute de vouloir débourser 23 M$ pour l’ériger.

Sorel-Tracy est donc à une croisée de chemins. Ou elle fait face aux coûts qui visiblement continueront d’augmenter vu l’inflation, la hausse des frais d’intérêts, la pénurie de main-d’œuvre et les nombreux chantiers que les gouvernements supérieurs ouvrent. Ou elle en réduit encore l’importance. Ou elle fait une croix sur le projet. Ce qui serait impensable pour une ville qui est préoccupée de la santé physique et mentale de ses gens et veut répondre à leurs besoins actuels et futurs tout en projetant l’image d’un milieu dynamique, pour attirer de nouveaux résidents.

Les élus devront probablement puiser dans les surplus accumulés s’ils veulent minimiser l’augmentation de la dette. Ils doivent expliquer ces impacts aux contribuables, les rencontrer pour leur soumettre les options et entendre leurs réactions et suggestions à cet effet.

Paradoxalement, ce faisant, ils informent ainsi les entrepreneurs qui, débordés, choisissent de soumissionner, là où le ratio coût/bénéfice leur est plus favorable. Mais c’est le prix à payer pour être vraiment transparent!

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