Une dame, accompagnée d’une jeune femme. En les voyant, instantanément, j’ai compris. Je savais la raison de leur passage.
Oui, en plein dans le mille, des Témoins de Jéhovah. Ce n’est pas la première fois que je les accueille. Je ne les ai jamais boudés ou fermé la porte au nez. Je respecte les gens en général, même ceux et celles avec lesquels je ne suis pas nécessairement en accord avec ce qu’ils préconisent.
J’en ai profité puisque Pasquale n’était pas à la maison, car disons qu’elle n’aime pas tellement me voir bavarder avec eux, et cela, même si elle me laisse entièrement libre.
Nous avons jasé. Fidèle à mon habitude, je les ai prévenues qu’elles allaient échouer dans leur tentative de me convaincre. Elles ont quand même insisté. Après tout, elles sont mandatées pour attirer de nouveaux membres sinon, leur passage deviendrait vain.
Pour moi, les alliés de ce regroupement (je me retiens pour ne pas utiliser le mot secte), ont nécessairement besoin d’une bouée de sauvetage dans leur vie, ce qui leur permet de hausser la tête, regarder droit devant et voir leur avenir avec positivisme.
Lorsque j’ai fait mention de cet aspect, elles m’ont lu un passage de la bible. Stupéfaction! Je croyais qu’elles allaient sortir une vraie bible de leur sac. Mais non, les Témoins évoluent comme la société et leur bible, elles peuvent maintenant la lire sur leur cellulaire! On est loin de leur première visite à la maison!
Elles semblaient se demander la raison pour laquelle je persistais à m’entretenir avec elles avec autant de gentillesse et surtout de respect. Car à un certain moment, elles m’ont raconté qu’elles se faisaient souvent varloper par des gens qui refusaient catégoriquement de les accueillir.
J’ai joué franc-jeu. J’ai répondu que ces gens-là me fascinaient, car je n’ai jamais compris que des êtres humains pouvaient ainsi se laisser convaincre. Remarquez que comme je l’ai écrit tantôt, je n’ai rien contre leur dévouement, car je les trouve dans un sens, remarquables.
J’ai discuté avec elles un bon 30 minutes. Lorsqu’elles sont arrivées, il était aux alentours de 11 h 30. Alors, ajoutez 30 minutes de plus, vous vous retrouvez à midi.
Graduellement, je sentais un détachement de leur part dans notre entretien. Soudainement, elles m’ont laissé savoir qu’il fallait que notre échange verbal se termine. C’est à ce moment que j’ai dit : « Mais quoi, nous n’avons pas terminé de vider le sujet! Est-ce parce que vous avez faim? Que vous devez prendre le dîner? »
Déstabilisées sur le coup, elles se sont ressaisies, puis ont poursuivi la discussion.
Lorsqu’elles sont arrivées, j’avais remarqué un petit monsieur qui passait dans la rue et qui semblait provenir d’une tentative d’entrée dans une autre maison. Le pauvre était revenu bredouille.
Tout en bavardant avec les dames, je l’ai vu se diriger vers une automobile. Il attendait. Il était le troisième membre du trio.
J’ai compris.
Je me suis montré compréhensif et bon Jack.
J’ai fait mine que j’en avais assez. Or, juste avant de partir, elles m’ont remis une petite carte et m’ont invité à me rendre virtuellement à une rencontre où on m’expliquerait les bienfaits et surtout, répondrait à toutes mes questions.
J’ai accepté, mais dans mon for intérieur, il n’était pas question que j’y donne suite.
Avec la sensation d’avoir rempli leur mission, elles ont échoué.
L’humain a été créé avec ses qualités et ses défauts. L’important dans la vie est de faire le bien et pour y parvenir, nul n’a besoin de l’apport des autres.
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