25 août 2020 - 13:48
Du travail à faire pour un développement économique efficace
Par: Katy Desrosiers

Tout au long de l’avant-midi de consultation, plusieurs intervenants se sont succédé au micro pour faire valoir leurs suggestions, dont l’homme d’affaires Benoit Théroux. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

La journée de consultation est une initiative du député de Richelieu, Jean-Bernard Émond. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Malgré la réalisation de certains projets d’envergure depuis la fusion entre Sorel et Tracy survenue il y a 20 ans, plusieurs intervenants économiques et politiques de la région constatent qu’il reste encore bien des défis à surmonter au niveau du développement économique. Selon eux, il est important plus que jamais de faire preuve d’unicité pour les surmonter.

Le député Jean-Bernard Émond a lancé, dans les dernières semaines, un processus de dépôt de mémoires afin d’avoir le pouls du milieu concernant le développement économique et la gouvernance locale. Une quarantaine de mémoires provenant de différents secteurs comme le monde municipal, le tourisme, la culture, l’agriculture, le développement durable et le développement industriel ont été déposés.

Lors d’une consultation qui s’est tenue le 24 août, ces intervenants ont pu tour à tour faire part de leur vision de la région.

Quelques points forts et projets structurants ont été soulevés. Parmi eux, le Parc éolien Pierre-De Saurel, le Centre de transfert technologie en écologie industrielle, la création de zones commerciales dans le secteur Sorel et Tracy, l’arrivée de la fromagerie Bel ainsi que la rénovation du Marché des arts Desjardins.

Au cours de l’avant-midi, plusieurs intervenants ont souligné le climat de division qui régnait entre les maires de la MRC de Pierre-De Saurel. Tous semblaient s’entendre sur l’importance de retrouver un esprit de concertation dans la région, y compris les maires présents.

Malgré les différentes réalisations des dernières années, les intervenants sur place constataient aussi que le développement économique pourrait mieux se porter.

Certains ont mentionné que plusieurs organismes étaient présents pour soutenir les entreprises, mais que tous agissaient de leur côté, sans nécessairement qu’il y ait de ligne directrice pour le développement économique.

Le député Jean-Bernard Émond a aussi avancé qu’il faut offrir aux entrepreneurs et aux investisseurs un service simplifié, rapide et efficace afin d’être davantage attrayants pour les entreprises.

Un guichet unique

Une des solutions proposées est la création d’un guichet unique. Une entité administrative à laquelle les entrepreneurs et investisseurs pourraient s’adresser pour trouver réponse à toutes leurs questions. Ainsi, des organismes comme le Centre local de développement et la Société de développement économique pourraient agir comme partenaires de cette nouvelle entité.

Plusieurs suggestions ont été proposées par les intervenants. Entre autres, de dépolitiser l’entité, afin que les maires qui y siègent soient observateurs. Aussi, de composer un petit conseil d’administration, d’environ sept à neuf personnes, regroupant différentes expertises, entre autres dans le domaine industriel, agricole et commercial.

Également, certains ont proposé de donner plus de place aux jeunes de moins de 35 ans.

Une autre recommandation faite est de passer à l’action rapidement. Certains intervenants ont rappelé que des processus de consultation semblables ont été tenus dans le passé et que, malgré que de bonnes idées aient émergé, plusieurs n’ont jamais vu le jour.

Pour aider à la création de cette entité de développement économique, le préfet de la MRC de Pierre-De Saurel, Gilles Salvas, proposera à ses collègues conseillers régionaux d’utiliser une partie des redevances du parc éolien. Ainsi, sur un total de 610 000 $ reçus pour l’année 2019, le préfet souhaiterait garder la moitié, soit 305 000 $, pour restructurer le Centre local de développement et participer à la création du nouveau guichet unique.

Outre ce projet, plusieurs autres ont été proposés, touchant différents secteurs. Entre autres, du côté du tourisme, d’identifier un organisme qui aurait le mandat du développement touristique, pour compléter le travail de promotion réalisé par Tourisme région Sorel-Tracy. Aussi, des projets en agriculture, éducation et développement durable ont été proposés, alors d’autres projets connus ont été soulevés, dont le prolongement de l’autoroute 30 vers l’est.

 

Ce qu’ils ont dit

Mario Fortin, directeur général du Carrefour jeunesse-emploi et du Recyclo-Centre

« Il n’y a pas de ligne directrice, pas de plan de match régional ou d’objectifs à atteindre. […] Ça fait neuf ans que j’habite la région et que je suis dans le milieu communautaire. [Entre] la photo de départ et ce que je vois présentement, elle est plus laide aujourd’hui. »

Alain Beaudin, commissaire agricole

« On a de la misère à être dans une zone d’inconfort dans la région, mais il faut aller vers ça si on veut changer. »

Serge Péloquin, maire de Sorel-Tracy

« On est prêts à accélérer le processus. On va devoir s’asseoir pour péter cet abcès là et avoir un modèle qui fonctionne pour la région.  »

Sylvain Simard, ancien député de Richelieu

« La région ne pourra pas se développer et il n’y a aucune chance qu’elle le fasse tant qu’elle ne trouvera pas l’unité. Une image de chicane, c’est la dernière chose dont on a besoin. »

Jean-Bernard Émond, député de Richelieu

« Je ne veux pas jouer au député paternaliste, mais une chose est certaine, la région a beaucoup plus besoin de collaboration que de confrontation. »

Gilles Salvas, maire de Saint-Robert et préfet de la MRC de Pierre-De Saurel

« En 2015, il y a eu des coupures énormes au sein des MRC. Ç’a nui au développement comme dans d’autres régions, mais ici, on a été très affectés. »

Jacques Thivierge, commissaire industriel de Sorel-Tracy

« On risque de retomber dans nos travers. On a de beaux projets, de belles idées, mais l’action va encore nous manquer. Ce serait bien d’identifier un groupe de travail rapidement. »

Benoit Théroux, homme d’affaires

« Il y a 22 ans, on a réglé en partie le problème politique en regroupant deux villes. On pensait que ça déboucherait sur une économie différente, mais il y a certaines lacunes encore. »

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