Le 16 mai, le conseil de Sorel-Tracy a demandé à la MRC de Pierre-De Saurel de garder l’entièreté de l’enveloppe du Fonds région et ruralité (FRR), soit 185 223 $ pour le projet de terrain synthétique. Le 18 mai, une résolution était adoptée à l’effet que la MRC octroyait 130 000 $ des 185 223 $ à la Corporation des Événements de Sorel-Tracy (ÉST) pour l’entreprise iO Expérience puisque la demande était arrivée avant celle du conseil sorelois.
C’est dans ce contexte que le 30 mai, les conseillers de Sorel-Tracy ont demandé à la MRC d’abroger deux résolutions adoptées le 18 mai, soit celle de la demande du 130 000 $ et l’autre de la demande du 20 000 $ à la Corporation. Les élus sorelois estiment entre autres que la demande de la Corporation des ÉST aurait dû faire l’objet d’une résolution d’appui par le conseil municipal de Sorel-Tracy.
Les conseillers soutiennent également que la Corporation n’a pas de projet spécifique et qu’elle a déposé une demande visant le financement de l’activité iO Expérience organisée et financée uniquement par une entreprise privée.
Le conseil a aussi demandé à la MRC de reconsidérer la demande de Sorel-Tracy et d’accorder le montant total de l’enveloppe, soit 185 223 $, au projet de terrain synthétique. Les maires de la MRC se réunissent le 8 juin.
Échanges houleux
Au moment où Serge Péloquin s’apprêtait à lever la séance, le conseiller Patrick Péloquin lui a demandé s’il était réellement le représentant de la Ville de Sorel-Tracy à la table des maires, le 18 mai dernier, lorsque la Corporation a reçu 150 000 $ du FRR.
« Le 16 mai 2022, la Ville de Sorel-Tracy a fait une résolution pour obtenir la totalité de l’enveloppe. Le 17 mai, la résolution a été envoyée à la MRC. Le 18 mai, le sujet n’est pas à l’ordre du jour de la MRC. Vous n’avez fait aucune intervention à ce sujet », a-t-il dénoncé.
Comme son fils Olivier Péloquin gère l’entreprise iO Expérience, Serge Péloquin a indiqué qu’il se retire de toute décision reliée à ce sujet. « Le 18 mai, je suis sorti de la salle pour ne pas participer à la décision pour la Corporation. Je n’y suis pas retourné tant que les maires ne m’ont pas appelé. Par contre, votre document était sur la table des maires et si vous voulez votre précision, posez votre question au préfet, il était dans la salle. […] Vous laissez sous-entendre que j’aurais dû faire un choix dans la décision à une table où je n’étais même pas présent », a-t-il répondu à Patrick Péloquin.
La conseillère Sylvie Labelle a renchéri en demandant au maire à plusieurs reprises, en montant le ton chaque fois, depuis quand il savait que la volonté du conseil était de demander l’enveloppe du FRR pour le terrain synthétique. Serge Péloquin lui a répondu que c’était uniquement il y a quelques semaines, lorsque le conseiller Olivier Picard a amené le sujet à l’ordre du jour, ce à quoi les conseillers se sont insurgés.
« Il faut vraiment avoir une résolution pour que le maire sache c’est quoi la volonté de son conseil? », a demandé Sylvie Labelle.
« Ça ne nous donne pas vraiment l’impression que vous travaillez pour la Ville. Depuis le mois de janvier qu’on parle seulement de ça ici », a renchéri le conseiller Stéphane Béland.
Un travail d’« amateur »
En entrevue après la séance, Serge Péloquin n’a pas mâché ses mots envers les conseillers. « Ils ont envoyé leur demande la veille, très en retard. Ce n’était même pas à l’ordre du jour, le préfet n’était même pas au courant. Donc à mon avis, ça c’est travailler en amateur », a-t-il tonné.
Selon lui, comme la Corporation n’a aucun financement de la Ville, elle doit regarder les programmes de financement disponibles, ce qu’elle a fait pour le FRR.
« Ce qu’ils [les conseillers] ont voulu faire, c’est un squeeze play, ils ont voulu tirer le tapis sous les pieds [de la Corporation]. C’est le conseil de ville de Sorel-Tracy qui a voulu faire obstruction », a avancé M. Péloquin.
Le maire dénonce également le fait que la facture pour le terrain synthétique sera refilée presque à 100 % aux citoyens. « Ça fait des années que je demande qu’on trouve des sommes importantes pour financer le projet. Je n’ai pas senti les efforts de ce côté. Je suis bien d’accord avec le terrain synthétique pour nos jeunes, mais en tant que gestionnaire du bien public, je considère qu’on ne fait pas beaucoup d’efforts », a-t-il indiqué, malgré les demandes de subvention réalisées dans les dernières années et exposées par le conseiller Olivier Picard en séance publique.
En entrevue au SorelTracy Magazine, le préfet Sylvain Dupuis a spécifié qu’il est impossible d’ajouter un point à l’ordre du jour si des maires sont absents. Le 18 mai, deux maires n’étaient pas à la séance. Il a aussi indiqué que les résolutions municipales comme celle du 30 mai sont recevables à la table de la MRC et que la décision finale appartient aux conseillers régionaux.
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