Le 18 janvier dernier, Les 2 Rives publiait une série d’articles qui présentaient l’action de plusieurs organismes communautaires de Sorel-Tracy. Ils sont nombreux dans la région et la Corporation de développement communautaire (CDC), qui les réunit, en comptait 65 en 2015 qui, eux-mêmes, dénombraient 8000 membres et plus de 1700 bénévoles. Avec plus de 300 employés, ces organismes offrent des services dans le domaine de la santé et des services sociaux, de l’aide alimentaire, des aînés, des jeunes ou de la santé mentale. Il est vraiment difficile d’imaginer notre région sans ces organismes et leurs actions auprès de clientèles souvent vulnérables et en besoin de soutien et d’appuis.
Nous sommes au cœur de la 32e Semaine nationale de prévention du suicide et le rôle de La Traversée et la présence qu’elle offre à des gens de tous âges et de toutes conditions est connue et reconnue. Ce n’est bien sûr qu’un exemple de plus de la pertinence du travail des organismes communautaires.
Alors que l’étude réalisée pour la Table nationale des Corporations de développement communautaire (TNCEC) démontre que pour 100 millions $ investis dans le milieu communautaire, ce sont 183,7 millions $ qui sont réellement injectés dans l’économie, on constate étrangement un sous-financement important du milieu communautaire. Ce milieu est pourtant, lui aussi, un acteur du développement économique local et régional. Ses effets structurants sont indéniables.
Les organismes communautaires du Québec ont espoir que les efforts qu’ils font auprès de plusieurs secteurs de la population seront reconnus concrètement lors du prochain budget déposé par le gouvernement Legault dans les prochaines semaines.
Au-delà des sommes essentielles à ajouter au fonctionnement et aux services offerts par le milieu communautaire, il faut aussi préparer l’avenir. J’y reviens souvent, mais il y a tellement de leçons que la pandémie nous oblige à tirer. Les appels à revoir le fonctionnement de notre réseau de santé sont nombreux et il y a déjà un nombre incalculable de rapports de toutes sortes qui pointent vers des solutions. Je pense entre autres choses à un véritable retour aux missions initiales des Centres locaux de services communautaires (CLSC), dont l’acronyme qui a traversé le temps cache bien souvent la mission qu’on leur avait confiée et qui a été modifiée avec les années.
Les services offerts par le milieu communautaire sont complémentaires à ceux du réseau de la santé. La façon de travailler, souvent dans une optique de prévention, est évidemment différente de celle du milieu institutionnel. Ne dénigrons pas les services du réseau de la santé et les gens qui le maintiennent à bout de bras, revoyons tout cela. Et tablons, en les finançant convenablement, sur les organismes communautaires pour compléter les services. Écoutons le milieu communautaire pour se faire une idée de ce qui pourrait être réalisé avec lui, grâce à lui. Il contribuera à la reconstruction d’un réseau de la santé capable, encore mieux, de répondre aux besoins de la population québécoise. La santé, à tous les âges de la vie, et dans tous ses aspects, en prévention comme dans le curatif, est une priorité qui unit tous les Québécois.