Depuis quelques mois, l’entreprise mandatée par la MRC, Hydroméga, parcourt le territoire à la recherche des meilleurs emplacements pour accueillir de nouvelles éoliennes. La prospection avait commencé à Saint-Gérard-Majella et Saint-David pour se poursuivre vers Saint-Aimé, Saint-Robert, Sainte-Victoire-de-Sorel et Saint-Ours.
Puisque de nouveaux parcs éoliens pourraient apparaitre en Montérégie lorsqu’Hydro-Québec lancera un processus d’appel d’offres, l’UPA de la Montérégie a réitéré via communiqué que le développement éolien devrait se faire en dehors des zones agricoles afin de permettre aux producteurs agricoles de remplir leur mission qui est de nourrir le Québec d’aujourd’hui et de demain.
« Les projets de parcs éoliens en zone agricole ne sont pas compatibles avec une vision à très long terme du développement et de la pérennité de notre agriculture. Que ce soit pour les projets éoliens comme pour tout autre projet, le message de nos producteurs agricoles doit être très clair : les terres agricoles doivent servir à l’agriculture. […] Nous n’avons jamais été indifférents aux considérations de ceux qui désirent installer des éoliennes sur leurs terres. Cependant, ces producteurs doivent comprendre qu’ils deviennent les promoteurs d’un projet industriel en zone agricole », affirme Jérémie Letellier, président régional de la Fédération de l’UPA de la Montérégie.
Pour sa part, Yan Bussières, le président de l’UPA Richelieu-Yamaska, tient des propos plus mitigés. « C’est un gros projet. Personnellement, je ne suis pas contre, mais on doit identifier les meilleurs endroits où les mettre. Mais il faut d’abord et avant tout penser à préserver le plus possible les terres agricoles », mentionne-t-il.
Une étape à la fois
À la lumière des propos de l’UPA de la Montérégie, le préfet de la MRC de Pierre-De Saurel, Vincent Deguise, rappelle que la Fédération avait été une partie prenante dans l’élaboration du premier parc, soit le Parc éolien Pierre-De Saurel (PEPS). « On a l’expérience d’avoir déjà un parc éolien et le partenariat avec le milieu agricole fonctionne bien. On a des agronomes qui suivent la rentabilité des terres et la bonne composition des terres autour des éoliennes. On a aussi des engagements de remise en culture et des compensations monétaires auprès des producteurs agricoles », explique-t-il.
De plus, une équipe régionale suit l’évolution des terres agricoles concernées par le premier parc. « On est en train de regagner la perte en culture parce que ça fait quelques années que les travaux ont eu lieu et les terres reprennent leur potentiel. On ne doit jamais oublier que c’est un partenariat qu’on fait avec des producteurs agricoles. Ils acceptent donc en connaissance de cause d’avoir l’implantation d’une éolienne sur leur terre », ajoute M. Deguise.
Pour l’instant, Vincent Deguise ne connaît pas la réception des agriculteurs approchés par Hydroméga pour l’implantation d’éoliennes sur leur terre. « C’est la compagnie qui est mandatée pour faire des rencontres avec les producteurs agricoles. Actuellement, ce n’est pas la MRC ni le PEPS qui mènent le projet du parc numéro deux », explique le préfet.
« Le projet avance, mais l’étape de la prospection est longue. Un parc éolien, ça se fait sur plusieurs années, on ne partira pas en construction dans les mois qui suivent. Il y aura des consultations publiques », conclut Vincent Deguise.
Rappelons qu’Hydro-Québec favorisera vraisemblablement des projets de plus ou moins 150 mégawatts lors du prochain appel d’offres. Ainsi, la MRC souhaite s’assurer que le projet du second parc éolien soit de plus grande envergure que celui déjà existant, notamment en le développant par l’entremise d’un partenariat public-privé (PPP). Le PEPS est d’ailleurs le seul projet dans la province avec un modèle d’affaires 100 % communautaire, dont la construction et son opération sont assurées par une société en commandite dont l’unique actionnaire est la MRC. Mis en fonction en 2016, il a une puissance de 24,6 mégawatts.