27 mars 2024 - 08:10
Politicien originaire de Sorel-Tracy
En communication comme en politique, François Paradis a toujours priorisé l’humain
Par: Stéphane Fortier

François Paradis est fier de côtoyer les anciens présidents de l’Assemblée nationale du Québec dans un coin du parlement. Photo Kathie Robitaille

François Paradis à l’époque de l’école des Petits Chanteurs de Trois-Rivières. Photo gracieuseté

François Paradis, personnalité fort connue du public, a vu le jour à Sorel et a connu un parcours qui l’a amené d’abord dans le milieu des médias électroniques et ensuite en politique, domaine où il s’est investi pendant huit ans.

François Paradis est né à l’Hôtel-Dieu de Sorel en mars 1957 où sa mère était infirmière. « Mon père était psychologue, criminologue, il enseignait à l’université et il était aussi poète et écrivain. Il était champion avec les mots. Il m’a légué cette compétence d’ailleurs. C’était un intellectuel dans son sens le plus pur », décrit François Paradis.

Ce dernier avoue ne pas avoir passé beaucoup de temps à… Tracy. « J’ai fait mes études primaires à l’école des Petits Chanteurs de Trois-Rivières, une école privée. J’ai joué du violon, en plus de participer à des spectacles. J’ai même eu mes premiers contact avec la télévision dans le cadre des Beaux Dimanches », relate François Paradis qui semblait déjà, à l’époque, destiné à être sous les feux de la rampe. Sa famille déménage ensuite à Québec où il poursuit ses études secondaires et collégiales au Cégep Garneau.

Carrière dans les communications

À 18 ans, il commence une carrière à la radio de CJRP. « Je me suis proposé à la station. J’ai harcelé le directeur de l’information et il m’ont finalement engagé », relate François Paradis.

Il comble tour à tour des postes de reporter, de lecteur de nouvelles et devient animateur d’émissions d’affaires publiques et chef d’antenne. « Mais il y a eu une grève à l’époque et j’en ai profité pour aller compléter des études à l’Université Laval en Sciences politiques et en journalisme », fait-il remarquer.

Pendant plusieurs années, il anime des émission de radio, notamment pour le réseau Pathonic. Dès 1984, il anime sa première émission de télé Café Show. « Et cela ne s’est jamais arrêté par la suite, et ce, pendant 35 ans », nous dit François Paradis.

Ce qui a toujours été la marque de commerce de François Paradis au cours de toutes ces années, c’est son grand humanisme. « C’est vrai. Je crois en l’être humain. Les gens me nourrissaient et me faisaient confiance. J’ai eu cette chance, ce privilège de pénétrer dans les foyers du Québec et j’ai eu aussi l’opportunité de participer à Opération Enfant Soleil pendant 11 ans. J’ai vécu beaucoup de beaux moments d’émotions », se rappelle François Paradis.

Tous se souviennent de François Paradis à la tête d’émissions telles Première ligne (de 1993 à 1996) et TVA en direct.com (de 2003 à 2012). « Encore aujourd’hui, la communication m’habite toujours. Ce n’est pas pesant et cela ne l’a jamais été. Lorsque je rencontre des gens, c’est toujours amical, toujours positif. Je suis vraiment chanceux d’avoir ce parcours », dit-il.

La job ou la vie

Si François Paradis a toujours eu un parcours sans faute, il arrive parfois qu’une tuile nous tombe sur la tête. À la fin de son contrat de télé à TVA en 2013, il apprend une terrible nouvelle. « On m’a annoncé que j’étais atteint d’un cancer des cordes vocales. Si on me reconnaît par le visage parce que j’ai fait de la télé, on me reconnaît aussi par la voix et là, mon empreinte vocale était menacée. J’ai été un bon bout de temps sans pouvoir émettre un son. J’ai vraiment eu peur de perdre la voix », relate-t-il.

Le combat a été rude avec notamment 36 traitements de radiothérapie, mais François Paradis a eu le dessus sur ce terrible adversaire. « J’ai raconté mon épreuve dans un livre intitulé Ma job ou ma vie…, mais j’ai écrit ce livre également pour remercier les gens », justifie le communicateur, qui est vraiment resté marqué par l’aventure et qui, d’ailleurs, continue de voir son oncologue sur une base régulière.

Carrière politique

En 2014, la Coalition Avenir Québec (CAQ) a approché François Paradis afin de remplacer Christian Dubé dans la circonscription de Lévis. « La politique, ce n’était pas dans mon plan de carrière, mais à la fin de mon traitement pour mon cancer, j’avais toujours la volonté d’aider les gens, je voulais devenir un facilitateur », explique-t-il.

En campagne électorale, l’aura de François Paradis jouera un certain rôle, notamment lorsqu’est venu le temps du faire du porte-à-porte. « Nous faisions trois portes seulement dans un après-midi tellement les rencontres étaient longues à chaque domicile. Nous avons donc convenu finalement de rencontrer les gens en différents endroits dans la circonscription », de dire en souriant celui qui est allé chercher près de 50 % des voix lors de l’élection de 2014.

Dès son entrée à l’Assemblée nationale, il devient le porte-parole du deuxième groupe d’opposition pour les aînés et membre de la Commission de la santé et des services sociaux. « Je suis devenu porte-parole en matière de santé et de services sociaux, mais aussi de santé publique, des sujets qui me tenaient à coeur. »

Communicateur hors pair, François Paradis a démontré dès le départ qu’il avait de grandes qualités de parlementaire. « Mais en me lançant en politique, je savais bien qu’on ne pouvait changer les choses en claquant des doigts, mais je me disais que ce que j’aurais réussi à faire, ce serait déjà ça. »

Il sollicite ensuite un deuxième mandat en 2018 et la CAQ, cette fois, est au pouvoir. « Je voulais poursuivre le travail amorcé », dira-t-il simplement.

Dès le début du mandat, il est nommé président de l’Assemblée nationale et il occupera ce poste pendant quatre ans. « J’aurais pu aller ailleurs, avoir un ministère, mais je voulais faire en sorte d’améliorer cette méga machine, faire évoluer l’Assemblée nationale, la rapprocher du peuple. L’Assemblée nationale appartient à la population. Il est important qu’elle soit impliquée dans les décisions qui s’y prennent », soutient François Paradis, qui a beaucoup contribué à faire du pavillon d’accueil l’endroit idéal pour comprendre notre système politique et démocratique.

En 2022, François Paradis décide de passer la main et de ne pas solliciter un troisième mandat. « Si j’avais décidé de solliciter un autre mandat, je l’aurais terminé à 70 ans. Cela me menait trop loin. Alors je dirais que l’âge a décidé pour moi pour la suite des choses. Cela a été huit années intenses où j’ai investi beaucoup de temps. Quand j’ai quitté l’Assemblée nationale, je suis allé saluer tout le monde pour les féliciter, les remercier du travail qu’ils accomplissaient. Il est important que les gens se sentent appréciés. Ils sont beaucoup plus efficaces dans leur travail », croit-il.

« Maintenant, je veux m’en donner du temps. Mais j’ai toujours le désir de rencontrer des gens, je fais toujours des rencontres publiques comme c’est le cas avec de nouveaux arrivants à qui j’explique les rouages de notre système politique et parlementaire. Mon désir d’échanger avec les gens est toujours là. J’ai 67 ans et j’apprécie maintenant les moments qui passent », de conclure François Paradis.

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