C’est sans raison particulière qu’il a commencé à donner du sang. Au départ, son frère y allait avec lui. Éventuellement, il a arrêté d’y aller, mais M. Larochelle a persisté.
« Ç’a commencé tout bêtement. Au commencement, ils nous payaient la traite au cognac! », se souvient-il en riant.
M. Larochelle possède du sang A positif. Un jour, une infirmière lui a dit que son sang servait pour une raison bien particulière.
« J’ai su qu’il y avait une enzyme qui servait pour les bébés. Quand je faisais un don de sang, ça servait pour les enfants. Donc, j’ai continué » explique-t-il.
Avec les années, Jacques Larochelle a développé des liens avec les équipes des collectes. Il se rappelle aussi d’anecdotes. Une fois, il a évité des contraventions de stationnement à des donneurs.
Il y a une dizaine d’années, M. Larochelle sortait d’un don fait à la salle des Chevaliers de Colomb en plein hiver, lors d’une journée pluvieuse. Comme il y a peu d’espaces de stationnement, plusieurs donneurs s’étaient stationnés où ils pouvaient dans les rues avoisinantes. En se rendant à sa voiture, bien stationnée, M. Larochelle a vu qu’une personne apposait des contraventions. Il a tenté de faire comprendre à cette personne que les gens présents y étaient de façon bénévole et qu’ils réalisaient une bonne action. Cependant, l’employé a continué de donner les contraventions.
« J’étais allé voir le maire, raconte-t-il. Je ne me souviens plus c’était qui à l’époque. Il avait fait arrêter les tickets. J’en avais parlé avec la personne au don de sang. Ça fait longtemps que je la connais. Elle me disait que j’avais fait en sorte qu’ils ne perdent pas de clients. Quand tu vas là de façon bénévole et que tu pognes un ticket, ça ne te tente plus d’y retourner. Elle m’a dit «Vous m’avez sauvé une trentaine de clients!» »
Inciter les gens à donner
Le prochain don de sang de M. Larochelle en janvier sera son 148e. Depuis le départ, il donne tous les deux mois, soit le délai recommandé par Héma-Québec. Au début de la pandémie, les dons étaient permis aux 28 jours. Le donneur y est donc allé quatre ou cinq fois de suite à cette cadence.
Pour son 150e don, M. Larochelle aimerait que son fils embarque avec lui.
« Mais les jeunes, ils viennent une fois ou deux et ils arrêtent. J’essaie de le convaincre pour qu’il vienne m’encourager pour le 150e et qu’il embarque. Là, il y songe », lance-t-il.
M. Larochelle a aussi donné à quelques occasions collectes du Cégep de Sorel-Tracy. À chaque fois, il s’entretient avec des jeunes qui donnent aussi, pour les inciter à poursuivre.
Il y a plusieurs années, lorsqu’il travaillait aux Forges de Sorel, ses collègues donnaient aussi. Toutefois, certains ont dû arrêter en raison de troubles de santé. Jusqu’à maintenant, la santé de M. Larochelle lui permet de continuer et il compte en donner tant qu’il fera en forme.
En plus d’être assidu aux dons de sang, M. Larochelle a été bénévole aux prises de sang à l’Hôtel-Dieu de Sorel pendant les sept dernières années. Il a dû arrêter en raison de la pandémie.