20 décembre 2022 - 08:14
En tête de liste
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Curieux, cet appel à la patience et à la compréhension que lance le député Jean-Bernard Émond à ses commettants au sujet du pont Turcotte. Quasi un appel à la bienveillance à l’égard du ministère des Transports québécois (MTQ).

Pourtant le député, en poste depuis quatre ans, devrait bien connaître l’exaspération des usagers du pont et des élus de Sorel-Tracy et Saint-Joseph-de-Sorel exprimée plus d’une fois depuis le début de son mandat.

Il a sûrement emprunté le pont à plusieurs moments et dû faire avec ces entraves qu’il a lui-même qualifiées en campagne électorale de « serpentin ridicule et temporaire qui dure depuis trop longtemps ».

En fait, plusieurs Sorelois se sentent échaudés par le MTQ qui tarde à intervenir dans ce dossier.

« Je m’engage à suivre ce dossier de près si les gens m’élisent le 3 octobre 2022 », avait dit M. Émond. Il assure avoir interpellé le ministère. On le croit. Mais on ne sait pas comment il a traduit les doléances des usagers. A-t-il contribué à accélérer les choses ou trouver des solutions temporaires en attendant les réparations ultimes? À lire sa dernière intervention, on peut plutôt penser qu’il est plus le porte-parole de Québec dans Richelieu que celui de Richelieu à Québec, comme s’y attendent ses électeurs.

Quant au MTQ, il sait depuis 2019, quand il a imposé les premières limites de poids, qu’il y avait des travaux importants mais non urgents à exécuter pour renforcer la structure. Il commence à les planifier en cette fin de 2022, assure le député. Mais pas d’échéancier en vue! Il se contente d’imposer aux usagers des contraintes de circulation qui agacent, nuisent à un accès fluide au centre-ville ou à la route Marie-Victorin et laissaient craindre aux automobilistes d’endommager leur véhicule avant même qu’il y ait de la neige et de la glace.

Pire, elles bloquent l’accès au pont des camions d’incendie, du transport en commun ou de la machinerie de déneigement de la Ville. Ce qui exigera le recours aux déneigeurs privés – qui ont de plus petites machineries – pour faire le travail. Un coût additionnel pour les contribuables. Donc rien pour les satisfaire!

Chose certaine, le fait que les chauffeurs de véhicules lourds empruntaient le pont Turcotte – malgré les nouvelles règles limitant poids et hauteur – fait d’eux des délinquants de la route. Ont-ils été pénalisés outre que d’avoir à emprunter le pont Maurice-Martel? Comment? Quelque 10 000 véhicules empruntent chaque jour le pont Turcotte, lien essentiel qui, pour le moment est compromis. Et cela, à cause de quelques-uns. Avouez que c’est frustrant!

On peut comprendre que le MTQ soit enseveli sous le poids des projets en cours. Pénurie de main-d’œuvre et COVID-19 sont des motifs évocables – ils ont le dos large. Mais la région ne peut quand même pas accepter d’être reportée loin dans les priorités gouvernementales au profit des plus grandes villes. Un citoyen sorelois doit être traité sur le même pied que celui des autres, non?

Visiblement, les travaux ne seront pas exécutés avant quelques années, comme s’il était normal que le pont soit parsemé de blocs de béton aussi longtemps!

En campagne électorale, M. Émond s’est engagé à prioriser ce que le milieu veut. La réparation du pont Turcotte est certes en tête de liste des Sorelois!

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