Journaliste : Allo! Pital. Ça fait longtemps que je voulais jaser avec vous.
Hôpital : Merci d’avoir été patient. AAAAHTCHUM. S’cusez. Il en passe des microbes ici.
J : Y’a pas de soins. Passons à une première question…
H : Batinsse. T’opères toi. Y a pas d’urgence, t’sé. Ça me fait penser, on est très efficace ici. Hier, j’ai vu une dame incapable de se déplacer autrement qu’en fauteuil roulant, paralysée qu’elle était, et aujourd’hui, elle peut marcher, sans problème.
J : Elle était infirme hier. Ah! Ah! Ah!
H : Elle est bonne. Maudit malade.
J : C’est très propre ici.
H : Oui, j’ai toujours été très soigné.
J : Par contre, il n’y a pas beaucoup d’animation.
H : C’est vrai, ici, c’est plus la réanimation. Mais il y a bien pire. Il y a des endroits où c’est mort.
J : Ah! Oui? Où?
H : La morgue. La plupart sont décédés d’une maladie incurable.
J : C’est des cancers pu a rien, finalement.
H : Tu sais qu’au Centre Bell, ils chantent : Olé! Olé! Olé! Olé! Ici c’est : Au lit! Au lit! Au lit! Au lit!
J : Parlant de ça, c’est long d’avoir un lit ici?
H : Oui. C’est la raison pour laquelle on appelle ça les soins pas de lit hâtif.
J : Vous êtes très ami avec une clinique médicale.
H : Oui, mais c’est une peste. Je l’ai pris en grippe, un moment donné. À sa fête, je lui ai donné six roses.
J : Six roses… du foie? Ah! Ah! Ah!
H : J’aime beaucoup les infirmières. Je les appelle l’hépatite filles.
J : C’est vrai qu’elles ne sont pas grandes. Vous devez avoir plein d’anecdotes à raconter…
H : Il y a une dame qui est toujours rendue ici. C’est une habituée. Je pense qu’elle aime ça venir à l’hôpital.
J : Elle a eu la piqûre.
H : Il y avait un monsieur dans une chambre qui n’arrêtait pas de péter. Les préposés, quand ils s’y rendaient, disaient : « On s’en va dans la chambre à gaz ». Un jour, on a eu un faux médecin qui s’est présenté. Pour le coincer, on lui a demandé où il avait fait ses études de médecine. Il a répondu : « Au Collège des médecins ». La police l’a arrêté. Une autre fois, un médecin avait dit à un patient qu’il valait mieux qu’il aille en radio. Il a répondu non et qu’il préférait la télévision. Justement, mon émission de télé favorite est Star Épidémie.
J : Star Académie, vous voulez dire. Autre anecdote?
H : Il y a une infirmière qui vient d’Europe de l’Est. Nostic qu’elle s’appelle.
J : Je gage que son prénom est Diane.
H : Un jour, un ambulancier est arrivé à l’urgence avec un six packs de Molson. Il avait compris : « Amène les six bières » au lieu de civières. Ah! Oui! Une infirmière et son collègue ont formé un duo d’humoristes, Anne et Stésie.
J : Et si ç’avait été des patients, ç’aurait été Ben et Ficiaire, j’imagine? En passant, comment on appelle une femme qui est docteur? Une doctrice, une doctoresse, une doctrine?
H : On dit, Doc! Une devinette pour toi. Pourquoi le département d’obstétrique fait penser à de la crème glacée?
J : Je ne vois vraiment pas.
H : Parce que chaque fois qu’une patiente accouche, un corps naît, un cornet, la pognes-tu?
J : Et comme repas, on lui sert une salade césarienne.
H : Non, hier, c’était du blé d’Inde.
J : Donc on lui a servi un épi…durale. Vous disiez que vous regardiez la télé, vu qu’il y a un appareil dans toutes les chambres.
H : J’aime le cinéma à la télé. J’ai adoré Cathéter-minator.
J : C’est pas ArtèreMinator?
H : Non, le personnage était un sans cœur.
J : Vous aimez le hockey aussi. Quelle est votre équipe préférée? Les Blue Jacquettes de Columbus?
H : Non, les Docs d’Anaheim. J’y pense, tu travailles pour un journal local. Est-ce que ça t’arrive d’avoir des douleurs hebdo-minales? Ah! Ah! Ah!
J : Ça, ou bedon (la pognez-vous?) la crampe de l’écrivain. Un petit test pour vous. Dites les mots acide acétylsalicylique sans vous tromper.
H : Aspirine.
J : Depuis le temps que vous côtoyez des médecins, pourriez-vous m’aider? Chaque fois que je fais de la plongée sous-marine, je perds mon souffle et j’ai une poussée de boutons.
H : T’as un problème d’apnée du visage. Ou d’acné du sommeil s’il te pousse des boutons pendant que tu dors.
J : Et bien c’est à mon tour d’accoucher. L’entrevue est terminée.
H : Alors je te donne ton congé et on se revoit un autre tantôt.