Journaliste : Salut mon coco. Prêt pour l’entrevue?

Œuf : Pas de familiarité, je vous prie. Et si vous avez l’intention de m’emprunter du bacon, j’suis un peu cassé, ces temps-ci.

J : Cela fait combien de jours que vous êtes arrivé?

O : Une douzaine.

J : Vous n’avez pas l’air de filer.

O : Oui, je dois couver quelque chose…

J : On m’a dit que vous étiez du genre tough…

O : Oui je suis un œuf dur. J’suis aussi un peu baveux des fois. Mais ces temps-ci, j’ai les idées un peu brouillées.

J : Vous vous êtes inscrit à une école de théâtre m’a-t-on dit?

O : Oui, j’étais timide. Cela m’a permis de sortir de ma coquille. En passant, félicitations, je n’en ai pas vues dans votre journal.

J : Pas vu quoi?

O : Des coquilles.

J : Vous êtes-vous battu? Vous avez les deux œufs pochés. Ah! Ah! Ah! Ah!

O : C’est ben œuffrayant d’être pathétique comme toi. Vos collègues m’avaient prévenu d’ailleurs… Non, je me suis chicané avec ma blonde, Stéphanid. Elle était tannée que je fasse le coq. Elle est pas mal plus forte que moi. Elle sort d’une autruche, alors…

J : Et maintenant, vous n’êtes plus ensemble?

O : Je rentrais toujours plein comme un… tu sais quoi. Elle s’en est retournée chez œufs. Je me rappelle quand je l’ai vue la première fois, j’ai tout de suite craqué. Je lui ai dit : « T’as de beaux œufs, tu sais? »

J : De beaux yeux, vous voulez dire.

O : Et elle m’appelait toujours son petit poussin. C’était prématuré, vous allez me dire. Si j’avais été un œuf de Pâques, elle m’aurait fait fondre, c’est sûr. Ah! Pas toujours facile, la vie de couple. Vous savez, on est tous dans le même panier. On a fini par casser.

J : Qu’auriez-vous aimé faire si vous n’aviez pas été un œuf?

O : J’aurais aimé pondre des articles comme vous. En passant, je trouve que vous avez une belle plume.

J : Oui, un oiseau m’a déjà dit la même chose. Autre métier?

O : Être dans le showbizz peut-être. Mais je me serais toujours demandé si je partirais en tournée ou pas tournée. En passant, on a beaucoup d’affinités nous deux. D’abord, vous êtes un homme laite…

J : C’est pas très gentil, ça, mais au fond, quiche que vous voulez que ça me fasse. On m’a dit que vous aimiez le vin?

O : Surtout la Couvée des Patriotes.

J : Et voici la question que tout le monde se pose. Qu’est-ce qui est arrivé avant? L’oeuf ou la poule?

O : Question stupide! L’œuf, bien sûr.

J : Et pourquoi s’il vous plaît?

O : Penses-y. Dans le temps des dinosaures, et même des poissons avant cela, il y avait déjà des œufs. Pourtant, la poule n’existait pas encore. Donc?

J : Vous devez vous amuser quand vous êtes une douzaine ensemble?

O : On a essayé de se partir un club de baseball. Mais après une saison, on a arrêté. On était toujours battus. Ça me fait penser à la maman grenouille qui dit à ses petits qui viennent de sortir de l’œuf : « Enfin vous arrivez. Y’était tard. »

J : Et bien, merci pour l’entrevue…

O : Pas de quoi, c’était Eggcellent!