Journaliste : On commence l’entrevue. Vous êtes prêt?
Banque : Ça dépend à quel taux.
J : Comment allez-voûte?
B : Eh! la, la. Ça commence bien. J’ai bien envie de revirer de bord.
J : Vous voulez faire un virement. Ah! Ah! Ah!
B : Compte là-dessus. Chèque-moi ben aller. Je suis capable d’en prendre. Je suis blindée. Mais si j’étais toi, je fermerais ma grande bourse, heu… bouche, des fois.
J : Vous avez le sens de la répartie, je dois vous en donner le crédit. Ah! Ah! Ah! Avez-vous été affectée par l’ouragan Debby?
B : Dans mon cas, c’est plus l’ouragan Débit. Mais je suis sûre que beaucoup ont eu des problèmes de liquidité. J’imagine que cela a été dur à encaisser, je t’en passe mon billet.
J : Votre billet… de banque? Ah! Ah! Ah! Parlez-moi de vos relations.
B : J’ai déjà fréquenté une Caisse. Et je dois dire que tous l’appréciaient et l’aimaient vraiment beaucoup.
J : Donc, c’était une Caisse populaire.
B : Et elle faisait toujours ce que je lui demandais.
J : Elle était très coopérative, votre caisse.
B : Mais elle était un peu grosse par contre.
J : Donc, c’était une Bacaisse populaire…
B : J’ai connu un comte, aussi. Il a participé à la guerre de Corée. Il s’est fait tirer dessus parce qu’il était à découvert.
J : Un comte à découvert. Eh, ben!
B : Une question pour toi. Comment appelles-tu un gros hypothèque?
J : Une grosse dette?
B : Non, un hypo-pothèque. Ah! Ah! Ah!
J : On m’a dit que vous aviez de l’intérêt pour le baseball et le football. Qu’est-ce que vous appréciez dans ces sports?
B : Je te dirais d’abord qu’avoir de l’intérêt, pour une banque, c’est capital. Au football, j’aime les placements et au baseball, les retraits. Et j’aime aussi quand les arbitres crient : Safe! Ils ont du coffre (fort) ces gars-là. En fait, j’aime tous les sports où il y a de l’action.
J : Un portefeuille d’actions? Ah! Ah! Ah! J’imagine que vous aimez le hockey?
B : J’aime bien quand les commentateurs crient : « Il lance escompte. » En passant, j’ai connu un joueur de hockey qui devait toujours de l’argent à tout le monde. Je pense que sa femme lui portait malheur.
J : Pourquoi pensez-vous ça?
B : Elle s’appelait Clau-dette. Et quand il allait à Paris, il magasinait aux Galeries La faillite.
J : Aux Galeries Lafayette, vous voulez dire…
B : J’en ai connu une autre, une dame qui manquait toujours d’argent, elle était toujours furieuse à cause de ça. Chaque fois, c’était la crise.
J : La crise financière?
J : Auriez-vous aimé être un hôpital à la place?
B : Non! Ici, je suis témoin de beaucoup d’opérations de toute façon…Et de plus, ici, c’est toujours propre.
J : Donc, vous n’êtes pas une succur-sale. Ah! Ah! Ah! Avez-vous une devise?
B : Non, j’en ai plusieurs. J’ai même des devises étrangères.
J : Non, je ne voulais pas dire…laissez-faire.
B : Une anecdote en terminant, qui manque un peu de logique. Savais-tu que le siège social de la Banque de Montréal (BMO) était à Toronto?
J : Ben quoi, le siège social de la Banque Laurentienne n’est pas dans les Laurentides. Et bien à la fin d’une entrevue, je dois fermer le guichet, c’est automatique.