Planche : Bonjour!
Journaliste : Ah! J’aurais plutôt pensé que vous étiez une planche de SALUT!
P : Assis-toi confortablement. Veux-tu de quoi à boire? J’ai de la bière tablette.
J : Vous avez pas de bière d’épinette? Ah! Ah! Ah! C’est une cour administrée par le gouvernement, ici…
P : C’est public, alors il est normal que l’État gère.
J : L’étagère? Passons. On m’a raconté que vous aviez longtemps été dans une école…
P : Et j’ai voulu apprendre comme tout le monde. J’ai essayé. Mais j’ai coulé mes maths. En calcul, le seul que j’ai retenu, c’est de multiplier 2 par 4.
J : D’où êtes-vous originaire?
P : De la région des Bois-Francs. Mais parle plus fort, j’suis un peu dure de la feuille.
J : Une feuille de Plywood, j’imagine. À part être une planche, qu’est-ce que vous faites?
P : Je travaille parfois chez un boulanger.
J : J’imagine que vous avez toujours du pain sur la planche. Ah! Ah! Ah! Mais vous avez aussi travaillé dans un parc…
P : Je me suis dit que, tant qu’à sentir le swing, aussi bien être une balançoire.
J : Vous avez fait de la vente à domicile.
P : Je vendais des fers, vous savez, pour enlever les plis sur les pantalons, les chemises. Et il y a une maison en particulier où j’insistais pour vendre mon produit. Et un jour, j’ai entendu un homme dire à sa conjointe : « Elle est revenue, la fatigante. CHÉRIIIIIE? La planche a repassé!!! »
J : Auriez-vous aimé être autre chose?
P : J’aurais aimé faire du théâtre.
J : Et brûler les planches? Ah! Ah! Ah! Mais encore?
P : J’aurais aimé être un plancher flottant.
J : Pourquoi?
P : Je ne sais pas nager.
J : Vous ne savez même pas faire la planche? Qu’auriez-vous aimé ne pas être?
P : Un skateboard.
J : Vous aimez le cinéma? Comme vous êtes grande, j’imagine que vous aimez les films d’hauteur. Ah! Ah! Ah!
P : J’avais un faible pour Brigitte Bardeau dans le temps.
J : Bardot, vous voulez dire.
P : Aujourd’hui, j’aime bien Cate Planchette.
J : C’est CATE BLANCHETT! Batinsse! Vous appréciez les Jeux olympiques, m’a-t-on dit…
P : J’aime beaucoup les cérémonies de clôture.
J : Dans la mesure où elles sont en bois, j’imagine.
J : Vous avez eu un petit ami, je crois.
P : Oui, mais il était complètement marteau. J’ai dû rompre avec lui.
J : Il a frappé un nœud, finalement. Une anecdote en terminant?
P : Une femme, que j’ai connue, avait un mari qui travaillait dans la construction. Elle lui disait toujours, quand il rentrait de travailler : « Pauvre chéri! T’as l’air fatigué. Va te coucher, tu cognes des clous. »
J : Alors, on se reverra peut-être pour une prochaine entrevue?
P : Je vais plancher là-dessus.