7 mai 2019 - 12:47
Programme d'éducation intermédiaire (PEI) à Sorel-Tracy
Est-il réservé aux élèves élites?
Par: Katy Desrosiers

Les élèves du PEI, qui sont placés dans des groupes fermés, créent des liens forts avec leurs collègues et leurs enseignants. Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

Le programme d’éducation intermédiaire, mieux connu par son acronyme PEI, est offert depuis environ 10 ans dans la région. Alors que certains dénoncent que le programme soit trop élitiste dans certaines écoles de la province, à Sorel-Tracy, on retrouve des élèves de différents horizons.

La sélection des élèves se fait par la passation de tests uniformisés à la grandeur de la province et des notes sur le bulletin de 5e année.

Le responsable du programme pour les deux écoles secondaires, Michel Coulombe, explique que souvent, ce sont les élèves qui ont plus de facilité à l’école qui s’intéressent au programme. « Il y en a qui sont bourrés de talent naturellement et certains travaillent plus. Il y en a qui buchent et c’est valorisant de les voir travailler et passer au travers. Est-ce que le PEI vise juste les élèves élites? Bien sûr que non, pas chez nous en tout cas », souligne-t-il.

La directrice de l’établissement, Nathalie Massicotte, abonde dans le même sens. « Ces élèves, ils partent de leur petite école primaire pour passer les tests d’entrée dans le gymnase de l’École secondaire Bernard-Gariépy. Ils sont placés en ordre alphabétique, on leur donne le test et on part le chronomètre. C’est stressant pour eux. Dans le cas d’une élève, son résultat ne concordait pas avec son bulletin, mais on l’a prise quand même. L’an passé, elle a eu 100 % dans son examen du ministère en mathématiques. Pourtant, si on avait écouté les tests, elle ne rentrait pas », raconte-t-elle.

Elle croit aussi que, comme certaines écoles dans la région métropolitaine reçoivent des milliers d’inscriptions, elles doivent établir des balises plus strictes pour la sélection que dans des milieux comme à Sorel-Tracy où les inscriptions sont moins nombreuses.

La cohorte qui termine cette année est la plus grosse depuis le début du programme. Normalement, deux groupes de 28 élèves sont créés, mais cette année-là, il y a cinq ans, la direction a décidé d’en créer trois. En juin, les deux groupes restants auront leur diplôme. « On ne finit jamais avec le même nombre d’élèves. Certains se rendent compte que ce n’est pas pour eux et c’est correct », affirme la directrice.

Une ouverture sur le monde

Plusieurs activités sont organisées pour permettre des découvertes en dehors du cadre scolaire. « On fait du bénévolat. À la fin, il faut qu’on ait fait 80 heures. On pourrait voir ça comme une tâche, mais non, c’est valorisant d’aider », explique Léanne Lemieux, élève de 5e secondaire au PEI.

« On voit aussi des pièces de théâtre. On visite plusieurs quartiers à Montréal comme le quartier chinois », ajoute Jakob Thibodeau, aussi en 5e secondaire au PEI.

Lors de leur dernière année, les élèves qui le désirent peuvent participer à un voyage communautaire en Équateur pendant lequel ils sont hébergés dans des familles.

Pourquoi faire le PEI?

Emmy Turcotte, une des collègues de Jakob et Léanne, ne regrette pas d’avoir réalisé son secondaire dans ce programme. « Tu as l’impression que tout le monde veut être médecin et que c’est juste tes notes qui vont compter, mais ce n’est vraiment pas ça. Il faut être débrouillard et persévérant. On développe une éthique de travail et ça aide pour le futur », affirme-t-elle. Les élèves au PEI ont plus de travaux, dont un projet personnel qu’ils doivent élaborer par eux-mêmes.

Environ un élève sur quatre de 5e année est intéressé par le programme PEI. Ce sont 80 élèves en moyenne qui passent les tests d’entrée chaque année.

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