13 décembre 2022 - 08:13
Et puis, la retraite?
Par: Deux Rives

Rédacteur en chef au défunt hebdo La Voix, directeur des communications à la Ville de Sorel-Tracy, saxophoniste et passionné de plein air; Louis Latraverse a été au cœur de l’actualité régionale pendant de nombreuses années. Les 2 Rives est heureux de le recevoir à titre de chroniqueur invité.

Le concept de retraite est abstrait tant qu’on n’en a pas fait l’expérience. Dans mon cas, mon départ à la retraite ayant été annoncé publiquement à maintes reprises, je me suis souvent fait poser la question; avec toujours cette même réponse : « On s’y habitue facilement ».

Cette façon de m’aborder ouvrait souvent la porte à des conversations beaucoup plus poussées, parfois empreintes de philosophie, de pragmatisme et très souvent de beaucoup d’humour.

Retraité de la Ville et non de la Vie.

Après 17 ans de 24/7, à gérer de vraies urgences, de fausses urgences, de gros égo et des petites susceptibilités, une sérieuse remise en forme physique et mentale était une première étape. Une retraite, ça se planifie avec rigueur et malgré la pandémie et son lot de contraintes, mon plan était fait. « T’es tellement parti au bon moment » est une phrase que j’ai entendue souvent.

Je crois qu’on part quand on est prêt. S’attarder en tenant la poignée de porte, ça peut faire une chanson comique, mais ça crée des malaises.

Faute de pouvoir partir en voyage, j’ai marché dans mon quartier. 4,5 km par jour en moyenne, pendant deux ans, ça fait 3285 km, l’équivalent de trois fois le chemin de Compostelle.

Beaucoup de temps pour réfléchir, à écouter de la musique, à observer le passage des saisons sur la rivière Richelieu en prenant une pause au parc Dorimène-Desjardins.

À gauche, la fumée des usines, nuages artificiels dans le ciel bleu d’hiver. En face, le squelette d’une goélette engloutie et le château Langelier, énorme paquebot immobile avec passagers aux balcons. À droite, la côte abrupte jonchée de débris de construction et au loin, de l’autre côte de la rivière, le coteau de sable et de magnifiques conifères qui semblent monter la garde au détour d’une lente courbe dont seule la nature a le secret.

Parfois, je m’égarais dans mes pensées en ruminant de vieilles histoires. Stop. Vite, les écouteurs avec Sly and the family Stone dans le tapis. Dance to the music, Sing a simple song, Everyday people, You can make it if you try, I want to take you higher et la sublime Stand. Une musique énergisante et des textes inspirants à plusieurs niveaux. Il y a même une chanson avec le mot en N. Dépêchez-vous de l’écouter avant qu’elle ne soit retirée de leur catalogue, ce qui ne devrait pas tarder.

Rester actif et curieux

Depuis 30 mois maintenant, j’ai intensifié ma pratique du saxophone, assez pour que mon pouce gauche me dise de me calmer. J’ai réintégré l’Harmonie Calixa-Lavallée après une longue d’absence et, j’explore les plus belles musiques au monde avec le Cool jazz trio.

Trop de séries télé et de réseaux sociaux, ça ramollit le cerveau, de là mon retour à l’écriture.

Rédaction le matin, saxophone en après-midi et musique en groupe en soirée. La retraite, ce n’est pas fait pour moi! Rester actif, nourrir sa curiosité, je m’y efforcerai chaque jour que la bonne santé sera au rendez-vous.

Cette chronique au « Je » me paraissait pertinente. Par la suite, je parlerai très peu de moi, surtout de vous, de nous, de culture, de musique, de tout ce que j’ai redécouvert depuis ma… ha, pas encore le mot en R.

À propos de rumination, vous me voyez venir? À suivre …

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