14 mars 2016 - 00:00
EXCLUSIF: En plein délire, un journaliste veut attaquer Énergie Est
Par: Julie Lambert
François Harvey avait déjà été arrêté le 22 décembre dernier. | Photo TC Media - archives

François Harvey avait déjà été arrêté le 22 décembre dernier. | Photo TC Media - archives

Le plan de l’Opération Juno Beach obtenu par le Journal. | (Photo: Gracieuseté)

Le plan de l’Opération Juno Beach obtenu par le Journal. | (Photo: Gracieuseté)

JUSTICE. L’ex-journaliste de Radio-Canada François Harvey, qui s’était fait connaître au journal La Voix, le 4 mars, lors du lancement de deux livres, s’est révélé, suivant de nouvelles informations obtenues, un personnage plutôt inquiétant. Il vient tout juste d’être arrêté à son domicile de Saint-Ours dans une histoire plus que rocambolesque.

Découvrez les causes de son arrestation ici.

Selon ce que TC Média a appris, le résident de Saint-Ours, âgé de 60 ans et en congé d’invalidité depuis une dizaine d’années pour de multiples dépressions, a été arrêté dans un hôtel de Québec, le 22 décembre, vêtu d’une tenue militaire et coiffé d’une casquette portant l’inscription SWAT (Special Weapons And Tactics). C’est sa sœur qui aurait alerté les autorités policières, rapportant qu’il était alors en état de psychose.

En fouillant chez lui à Saint-Ours, les policiers ont découvert 11 cocktails Molotov et du matériel avec lequel il comptait établir un campement, près de Rigaud, dans le contexte d’une opération par laquelle il entendait, avec un groupe d’activistes, empêcher Énergie Est de déployer son oléoduc au Québec.

Plan d’occupation

Plusieurs informations concordantes, à la cour et obtenues via les réseaux sociaux, démontrent que François Harvey avait orchestré, avec au moins un collaborateur, une opération baptisée Juno Beach (voir la vidéo ci-dessous tirée de la page Facebook gérée par François Harvey), par laquelle il projetait s’emparer d’un point de contrôle de l’oléoduc Enbridge, à la frontière de l’Ontario et du Québec.

Le plan d’invasion et de prise de contrôle, carte de type militaire à l’appui, prévoyait le blocage du chemin du Petit Brûlé et la prise d’un poste de contrôle au point d’entrée du pipeline Énergie Est, quatre kilomètres à l’ouest de Rigaud. Étaient aussi prévus l’établissement d’un camp de base et la prise d’un bâtiment de ferme voisin. Les préparatifs de l’opération auraient coûté à François Harvey près de 18 000$. Mais la « première phase » du projet a avorté.

Une « armée » contre la pétrolière

Sa conjointe a rapporté aux policiers que l’état de santé mentale de François Harvey se serait détérioré depuis quelque temps. Il passait ses journées à s’entraîner militairement et comptait entraîner une armée pour aller combattre la pétrolière Énergie Est.

Après avoir été arrêté à Québec et avoir séjourné un temps en milieu psychiatrique, Harvey a donc été intercepté dès sa sortie de l’hôpital, le 6 janvier, et accusé de vol à l’étalage dans un Metro et de fabrication d’explosifs. Il a été libéré deux jours plus tard après avoir comparu lors d’une procédure d’enquête sur remise en liberté, dans l’attente du procès.

Objets saisis sur lui et dans son véhicule à Québec

– Deux couteaux

– Deux masques à gaz avec étuis

– Deux cartouches vertes pour masque à gaz

– Une lampe de poche de 12 pouces

– Une paire de jumelles avec étui

– Un lance-pierre

– Deux bonbonnes de répulsif à eau

– Une caisse d’acier

– Une machette

– Huit grenades smoke sport grosse taille pour le paintball

– Sept grenades smoke sport plus petite pour le paintball

– Huit bâtons de feux d’artifice Cherry bomb

– Deux smoke grenades noires

– Huit bâtons de feux d’artifice Red dragon candle

– Un sac militaire

– Un cahier de notes

Objets saisis dans son garage à Saint-Ours

– 11 cocktails Molotov

– Une tente de huit places dans son sac d’origine

– Une génératrice de 4000 watts dans sa boite

– 11 casques d’armée verts

– Deux télescopes

– Huit masques à gaz à l’état neuf

– 12 cartouches de masque à gaz

– Trois boites de 20 paquets de ration pack précuits

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