3 juillet 2018 - 08:24
Exemplaire
Par: Louise Grégoire-Racicot

Forte d'une expérience de plus de 40 ans dans les médias, dont 37 au journal Les 2 Rives, Louise Grégoire-Racicot écrit un éditorial hebdomadaire à propos de sujets régionaux.

Toutes les paroisses de la MRC de Pierre-de Saurel ont, à un moment ou l’autre de la dernière décennie, dû réfléchir sur l’avenir qu’elles réservaient à leur église.

Certaines ont opté pour le maintien à grands frais de ce bâtiment. D’autres ont choisi de le vendre ou de le démolir. Mais toutes avaient, avec tristesse, à trancher ce nœud gordien.

Car pour chacune, l’église est ce monument témoin de tant d’histoires et moments de vie de chacun des paroissiens, mais aussi de la communauté qui en a érigé les assises.

La paroisse de Saint-Aimé-Massueville s’inscrit parfaitement dans cette démarche. Ses citoyens ont la volonté non seulement de garder bien vivante leur église, qui occupe si joliment le cœur du village, mais aussi d’élargir sa vocation première. De la transformer d’un lieu exclusivement de culte à un lieu de rassemblement, tant religieux que laïc, et de dispense de services à tous.

Les plus pessimistes ont cru que c’était là de vains efforts. Mais ils n’ont pas détourné pour autant d’autres, plus optimistes, qui ont « fervemment » mis temps et énergie à convaincre leurs concitoyens du contraire.

Que d’efforts consacrés pour garantir l’avenir de ce bâtiment. Ils ont tenu moult rencontres et activités de financement pour aussi décrocher une subvention qui permettrait enfin non seulement de garder bien vivante l’histoire de la paroisse, mais de sauvegarder le bâtiment. De l’aménager selon les besoins de sa vocation renouvelée et surtout de sa viabilité possible.

L’avenir de ce projet repose cependant beaucoup sur la volonté politique des élus qui composent chacun des conseils des deux municipalités partageant ce lieu commun. Un élément qui a longuement nui à l’aboutissement du projet, les élus de Saint-Aimé refusant majoritairement, il y a deux ans, d’adhérer au projet et d’y investir des argents, alors que ceux de Massueville y croyaient fermement.

Mais il semble que les temps changent. Aujourd’hui composé de plusieurs personnes différentes élues en novembre dernier, dont un nouveau maire, Denis Benoit, qui a vaincu la mairesse sortante Maria Libert, opposée au projet, voilà que le conseil de Saint-Aimé lui donne un second souffle. Du moins un espoir. Puisque le maire de Saint-Aimé a confirmé la semaine dernière son désir de reconsidérer la position de son conseil à la lumière de données actualisées des coûts éventuels du dit projet. Et que les deux municipalités ont entrepris de former une régie qui administrerait ce centre.

Sans pouvoir affirmer que la foi peut transporter des montagnes, comme le veut l’adage, on peut avancer sans crainte de se tromper que les porteurs du projet n’en n’ont pas manquée. Ils étaient animés d’un désir certain de doter leur milieu d’un lieu qui saurait alimenter les liens fraternels qu’ils souhaitent maintenir dans leur collectivité. Et d’y entretenir une collectivité soudée en se souciant que leurs concitoyens de tout âge y trouvent une source de vie, de spiritualité, d’amitiés, d’échanges, de loisirs, d’attention. Et ce, en toute confiance et sécurité.

Ces bénévoles engagés n’ont pas eu tort. Bien sûr, ils ne savent pas encore comment finira toute cette affaire. Mais ils peuvent se dire qu’ils ont eu raison d’être tenaces dans cette démarche altruiste. Comme ils ont sans doute réalisé l’importance de toujours élire des personnes qui sauront bien comprendre leurs besoins et leurs visions d’avenir.

C’est vrai que cette communauté est petite en nombre, mais elle est très grande en souci de l’autre. En solidarité. En créativité. Elle est exemplaire en ce sens. Et elle saura inspirer toutes les autres municipalités, peu importe leur taille, qui osent porter des projets débordant leurs frontières.

Et peu importe l’issue de ce projet, on pourra affirmer qu’il aura été mené de la bonne façon, finalement tranché en consensus, dans l’intérêt de toute une communauté pour assurer un quotidien toujours chaleureux, sain et sécurisant aux siens. Ce n’est pas rien!

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