Selon le quotidien, un total de 46 milieux humides se situent dans la superficie prévue pour le projet, totalisant un peu plus de 200 000 m². Environ 124,8 hectares de végétation accueillant des espèces à statut particulier seraient perdus avec le projet.
L’Administration portuaire de Montréal (APM), gestionnaire du projet, est toujours en attente d’un permis fédéral en vertu de la Loi sur les espèces en péril lui permettant de détruire une partie de l’habitat du chevalier cuivré, un poisson en voie de disparition situé dans le fleuve à la hauteur du projet.
L’APM a toutefois répondu qu’elle comptait planter environ 40 000 végétaux dans la région de Contrecœur en guise de compensation, soit le double des arbres touchés, en plus de transplantations de certaines plantées menacées. Les promoteurs assurent qu’ils respecteront les nombreuses conditions données par le gouvernement fédéral, qui a donné son feu vert au projet en mars 2021.
Un appel de propositions est prévu sous peu afin de trouver un partenaire privé qui sera chargé des travaux. L’objectif de l’APM est toujours de commencer une mise en chantier à l’automne 2024.
Rappelons qu’environ 580 M$ d’argent public (130 M$ au provincial et 450 M$ au fédéral) sont déjà promis dans ce projet qui serait maintenant évalué à 1,4 milliard de dollars. Plus d’un million de conteneurs pourraient transiter sur le site à Contrecœur chaque année, en plus de 1200 camions par jour.
Des citoyens ne lâchent pas le morceau
À la suite de cette nouvelle publiée dans Le Devoir, le groupe Vigie citoyenne port de Contrecœur a demandé de rendre public immédiatement le programme de compensation au port de Contrecœur.
« En juillet dernier, nous avions réagi à l’annonce par le Port de Montréal de planter 40 000 arbres à Contrecœur. Nous savons désormais grâce à l’article du Devoir que l’objectif est de compenser la coupe de 20 000 arbres. Les informations publiées confirment nos craintes quant aux projets de compensation. Rappelons que le projet d’agrandissement détruira des espaces naturels et agricoles équivalant à 96 terrains de football, ce qui créera un gigantesque îlot de chaleur », mentionne le coordonnateur du groupe citoyen, Gilles Dubois, dans un communiqué.
« Nous réclamons depuis plusieurs années que les projets de compensation soient rendus publics, ajoute-t-il. La population a le droit de savoir ce que le Port de Montréal va faire avec cet espace boisé, pas seulement avec les arbres, et les discussions qui se tiennent derrière des portes closes font naître un sentiment de méfiance quant à la volonté du Port de Montréal de protéger l’environnement. Nous souhaitons qu’aucune intervention sur les terrains appartenant au port ne se fasse avant l’obtention de tous les permis et autorisations requis afin que la population soit correctement informée », conclut M. Dubois.