9 janvier 2024 - 07:01
Fabienne
Par: Deux Rives

Maire de Massueville de 2005 à 2021, Denis Marion commente l'actualité en tant que chroniqueur au journal Les 2 Rives depuis décembre 2021. Photo Simon Ménard

La période des Fêtes a été assombrie par l’annonce du décès de Fabienne Desroches. Déjà de nombreux hommages ont été rendus à celle qui, à titre de directrice générale, a porté les destinées du Cégep de Sorel-Tracy de 2004 à 2019. Parmi ceux-ci, quelqu’un soulignait que, pour Fabienne, chaque personne était importante. C’est ce qu’on voudra retenir d’elle parce que c’est ce qui a été le plus marquant pour tellement de monde. Une présence, une personne à la fois.

Ce n’est pas la fonction qu’elle occupait qui définissait Fabienne, c’est ce qu’elle en a fait avec ce qu’elle était. L’éducation était sa mission. La force de sa conviction était impressionnante. L’éducation, un outil permettant d’augmenter le pouvoir sur sa vie, de renforcer son autonomie et d’accroître sa liberté. Son engagement envers les étudiants du cégep dépassait largement l’accès à la formation. Elle voulait les aider, les soutenir, les appuyer et les encourager tout au long de leur cheminement à un moment charnière de leur vie de jeunes adultes. Elle s’y est prise de toutes sortes de façons pour le faire, avec intelligence et sensibilité.

D’autres que moi seront mieux placés pour évoquer la portée de son travail au cégep et de l’influence qu’elle y a eue. Mais personne ne me contredira si j’écris qu’elle était féroce lorsqu’il s’agissait de défendre autant notre cégep régional que ses étudiants et son personnel. Dans ce cas, elle était peu portée aux compromis…

Je l’ai connue pour avoir travaillé avec elle sur des dossiers locaux et régionaux. Elle était très présente sur nos instances de développement. Engagée, comme elle souhaitait que le soit le cégep, dans la préparation de l’avenir de notre région. Une région qu’elle a adoptée et qui l’a adoptée à son tour.

Puis nous sommes devenus des amis, ce qui m’a aussi permis également de découvrir et de me lier d’amitié avec son mari et son grand complice, Gilles Gauvreau, et d’entrevoir la profondeur de son univers culturel.

C’est Fabienne qui m’a fait comprendre le pouvoir de l’empathie. Jamais elle ne jugeait, elle essayait de comprendre. Elle réussissait, en posant les bonnes questions, à nous emmener à trouver nous-mêmes les réponses que nous aurions aimé qu’elle nous donne. Elle encourageait les efforts, avec lucidité, en trouvant les mots qu’il fallait.

Tout au long de la maladie qui l’a affligée, elle a fait preuve d’un courage et d’une détermination qui ont forcé l’admiration. Elle voulait aller au bout de ce que la vie pouvait lui offrir, mais dans la dignité. Elle savait que la mort est une étape de la vie. Là encore, elle fut inspirante.

Fabienne laisse un héritage précieux, fait d’engagement, de vision et d’optimisme. De fierté, aussi. Nous en sommes tous les fiduciaires. Il faudra le préserver et le faire fructifier.

Notre région vient de perdre une grande citoyenne. J’exprime le souhait que nous saurons trouver un moyen, en prenant le temps de bien le faire, de perpétuer son souvenir dans le respect de ce qu’elle était et de ce qu’elle représente pour tellement de monde. Son départ survenu trop tôt nous laisse tristes, bien sûr, un peu en colère devant une maladie cruelle, mais aussi tellement fiers et reconnaissants que nos chemins se soient croisés. N’empêche que sa présence va nous manquer.

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