Avant les Fêtes, les écoles de musique étaient ouvertes, même en zone rouge. Le 11 janvier, avec l’annonce du couvre-feu et d’un reconfinement, elles ont commencé leur session en ligne. Le 4 février, la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ) a obtenu des informations de la Santé publique comme quoi les écoles de musique pouvaient recommencer à donner des cours en présentiel, un élève par professeur. Le 24 février, il était annoncé que certains types d’écoles de musique ne pouvaient plus donner de cours en personne.
« On essaie d’être de bonne foi et de suivre les consignes, mais honnêtement, quand la nouvelle est sortie, on ne savait plus quoi faire. Ce n’est tellement pas clair et il y a tellement d’informations contradictoires qui sortent en même temps. Je veux faire ma part et respecter les consignes comme tout le monde, mais ça devient anxiogène de toujours se demander si on fait la bonne chose. […] Quand la nouvelle est sortie, c’était effectif maintenant. C’est un peu fâchant et à la limite insultant. Nous aussi on essaie juste de travailler », explique Karolane Millette.
Elle croit qu’à seulement trois jours de la relâche, il aurait été possible de donner un délai aux écoles pour se réajuster. Elle est convaincue que d’autres milieux doivent se retrouver dans une telle situation.
Selon les dernières informations, les écoles de musique à domicile peuvent recevoir des élèves, en formule un à un, et les enseignants peuvent se déplacer chez les élèves. Les écoles dans un local commercial ne peuvent ouvrir.
« Je pourrai recevoir des élèves à la maison, je ne me plaindrai pas, mais éthiquement parlant, je trouve ça très injuste qu’un local commercial ne puisse pas ouvrir, avoue-t-elle. Moi je fais entrer quelqu’un dans ma bulle familiale alors que dans un local commercial, c’est bien moins dangereux. »
Aussi, elle n’est pas à l’aise que ses professeurs se promènent de maison en maison.
« Ici je suis organisée avec les masques, les plexiglas et la désinfection des poignées toutes les heures. Dans les familles, ce n’est pas ça qui se passe. Je trouve ça bien plus logique que tout le monde vienne ici, que ce soit centralisé. Le protocole est déjà en place et avant les Fêtes, on l’a testé et il fonctionne », ajoute-t-elle.
De la confusion dans les mesures
Sur la page Facebook de la GMMQ, plusieurs abonnés se sont questionnés sur les mesures émises par le gouvernement. À certains endroits, il est stipulé que les activités intérieures de sport et de loisir, incluant les cours à domicile (langues, arts, etc.), sont interdites. Cependant, le bureau du député Jean-Bernard Émond a souligné que les activités de loisirs culturels pratiquées à l’intérieur sont suspendues et que les cours privés dans une résidence sont permis s’ils sont donnés dans un but éducatif, pédagogique ou de formation, à une personne ou à des membres d’une même bulle familiale, dans le respect des normes sanitaires en vigueur.
Mme Millette a reçu une confirmation du bureau du député, ce qui amène certains éclaircissements. Mais selon elle, plusieurs incohérences persistent. Le député Jean-Bernard Émond affirme être au fait de la situation.
« Les directives de la santé publique font en sorte qu’en zone rouge, les cours dans une école de musique ne sont pas permis. Nous sommes très sensibles à la situation de ces écoles et nous allons continuer d’être à leur écoute afin de les aider dans ce contexte difficile. Nous souhaitons vivement que les spécifications de la santé publique sur cette règle soient ajustées le plus rapidement possible », souligne-t-il.
Les écoles de musique Porte-Voix à Sainte-Victoire-de-Sorel, Berthiaume Laperle à Sorel-Tracy, La Chasse-Galerie à Contrecœur et Haute Gamme à Varennes demeurent en contact et se serrent les coudes face à la situation.