26 mai 2020 - 09:57
Centre des arts contemporains du Québec à Sorel-Tracy
Feu vert à l’emphytéose sur le quai Richelieu
Par: Sébastien Lacroix
Le conseil a autorisé la signature d’un bail emphytéotique sur une période de 35 ans pour les terrains nécessaires à la construction du Centre des arts contemporains sur le quai Richelieu.
Photo gracieuseté

Le conseil a autorisé la signature d’un bail emphytéotique sur une période de 35 ans pour les terrains nécessaires à la construction du Centre des arts contemporains sur le quai Richelieu. Photo gracieuseté

Le conseil municipal de la Ville de Sorel-Tracy a unanimement autorisé, le 19 mai, la signature de la cession en emphytéose des terrains qui seront nécessaires à la construction des deux phases du projet de Centre des arts contemporains du Québec à Sorel-Tracy sur le quai Richelieu.

L’entente prévoit que le bail emphytéotique soit valide pour une période de 35 ans, soit jusqu’au 31 décembre 2055. Le tout sera renouvelable par la suite et vise à permettre la construction de bâtiments nécessaires au projet qui est évalué à 5 millions $.

La première phase de 1,5 M$ est déjà financée, a plaidé le conseiller Patrick Péloquin qui a voulu refaire une crédibilité au projet lors de sa présentation au conseil qui a été tenu à huis clos et diffusé sur la chaîne YouTube. La part de la Ville de Sorel-Tracy, qui s’élève à 656 000 $, se fera à coût nul, a-t-il soutenu. Puisqu’elle provient des assurances du bâtiment qui a été incendié.

La somme de 2,5 M$ qui est attendue de Patrimoine Canada demeure à être confirmée. « On attend les signatures, mais elle a été recommandée par les fonctionnaires, a souligné le conseiller. C’est un concept multidisciplinaire que le gouvernement canadien recommande. Parce que ce serait une première. Ce serait unique en son genre au Canada. »

Il a ensuite assuré qu’il y aura un aménagement qui sera fait sur le reste du quai Richelieu, mais qu’il valait mieux que le Centre des arts contemporains soit construit en premier. « Ce sera le point de départ de l’aménagement du quai, a-t-il soulevé. Parce que ce serait irresponsable d’aménager un lieu, pour ensuite le défaire. »

De plus, il a assuré que des consultations se tiendront concernant l’aménagement d’un espace public sur le quai Richelieu. Le visuel qui a été présenté n’était en fait qu’une suggestion de ce que pourraient avoir l’air les lieux, mais qu’il y a place à la discussion. « Comme nous l’avons fait avec le parc des Trembles », a soulevé Patrick Péloquin.

Une dictature, dénonce Corina Bastiani

L’ancienne conseillère municipale, Corina Bastiani, qui réside en face du site où seront construits les bâtiments, n’a pas du tout été rassurée par la présentation du conseiller. Celle qui ne se décrit pas comme une opposante, mais comme une citoyenne inquiète par rapport au projet, n’a pas apprécié la façon de procéder de la Ville de Sorel-Tracy.

D’autant plus que le tout s’est fait durant une séance à huis clos, à laquelle personne ne pouvait assister en raison de la pandémie de la COVID-19. Elle dénonce également que les questions qu’elle aurait voulu poser concernant les dates des lettres d’appuis et de la pétition qui ont présentées, ainsi que la teneur du document à signer pour l’emphytéose ont été traitées comme des demandes d’accès à l’information. Ce qui occasionne généralement un délai d’au moins 15 jours.

Corina Bastiani estime également que la Ville agit en « dictateur » en cédant les terrains au Centre des arts contemporains sans mener de consultation. Elle estime que puisque le terrain est un bien public, il aurait fallu que les citoyens puissent se prononcer par référendum sur la pertinence de le céder ou non.

« On impose des choses à un milieu qui n’en a pas besoin. On a un milieu qui est en train de mourir et on continue de construire des éléphants blancs », lance celle qui aurait préféré qu’on amorce immédiatement l’aménagement paysager des lieux.

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