24 octobre 2023 - 06:05
La réalisatrice soreloise présentera son documentaire le 27 octobre au Cinéma Saint-Laurent
Geneviève Dulude-De Celles raconte les hauts et les bas d’une jeune femme atteinte d’un cancer
Par: Jean-Philippe Morin

Marie-Philip et Geneviève Dulude-De Celles, lors de leur passage à l’émission Tout le monde en parle, le 15 octobre. Photo © Tout le monde en parle – Karine Dufour

Un des moments importants du film est la coupe de cheveux des membres de la famille, dont le père de Marie-Philip. Photo capture d’écran

La réalisatrice soreloise Geneviève Dulude-De Celles a toujours été sensibilisée à la cause du cancer du sein. Elle a décidé d’en faire le sujet principal de son documentaire, Les jours, qui sera disponible dès le 27 octobre en vidéo sur demande.

Le même jour, Maison 4:3 et Colonelle films présenteront le film en projection spéciale au Cinéma Saint-Laurent, dès 19 h. La Soreloise sera sur place pour répondre aux questions du public.

Dans ce documentaire, on voit Marie-Philip dans sa vie de tous les jours, pendant un an. À l’âge de 28 ans, une semaine avant son anniversaire, elle reçoit un diagnostic de cancer du sein. Pendant les 81 minutes que dure le long métrage, on peut voir ses hauts et ses bas dans chacune des étapes de la maladie.

Geneviève Dulude-De Celles l’admet : ce sujet lui tient à cœur. C’est que sa grand-mère maternelle en a souffert dans sa cinquantaine. Les sœurs, la mère et la tante de sa grand-mère également. Sa bonne amie et coproductrice derrière ce projet a perdu sa mère à un jeune âge à la suite d’un cancer du sein. « Je suis plus sensible à ce sujet », dévoile-t-elle en entrevue.

Jeune femme résiliente

Voulant observer l’impact qu’une telle maladie pouvait avoir sur le plan physique et psychologique des femmes, la réalisatrice s’est mise à la recherche de femmes voulant témoigner de leur réalité. À l’automne 2020, en lançant un appel à toutes, elle croyait recevoir des témoignages de personnes un peu plus âgées. Or, les réponses se faisaient plus rares, surtout en pleine pandémie.

C’est alors que Marie-Philip est arrivée. Elle venait tout juste de recevoir un diagnostic de cancer du sein stade 3, c’est-à-dire que la propagation avait commencé. « Je voulais faire une série d’entrevues avec des personnes ayant reçu un diagnostic, mais quand j’ai rencontré Marie-Philip, j’ai eu un réel coup de cœur pour elle et son entourage. Je me suis dit que le film porterait uniquement sur son histoire et celle de ses proches qui l’ont accompagnée là-dedans. C’était important pour moi de donner une voix à son entourage aussi », indique la cinéaste.

Étant donné que le film a été réalisé en pleine pandémie, les moments de tournage étaient plus limités, entre autres dans les hôpitaux où l’accès était interdit. Geneviève Dulude-De Celles a donc fourni une petite caméra à Marie-Philip pour qu’elle se filme et puisse partager ses états d’âme en tout temps. La réalisatrice a d’ailleurs été ajoutée à un groupe Facebook dans lequel Marie-Philip partageait plusieurs vidéos afin de tenir ses proches informés du processus de guérison.

« Ses vidéos étaient très parlantes! Il y a quand même eu 40 jours de tournage et au montage, j’ai fait un équilibre entre sa vision des choses avec ses vidéos et mon regard de réalisatrice avec mes captations », explique la Soreloise.

Tout au long du documentaire, on peut remarquer la résilience de Marie-Philip, qui vit plusieurs moments importants tout au long de l’année. Par exemple, lorsque son père, son frère et sa sœur se font raser les cheveux par solidarité, ou lorsqu’elle décide de s’inscrire sur un site de rencontre la veille de sa double mastectomie.

« Il y a beaucoup de beau dans le documentaire. C’est beau de voir la solidarité de la famille. Beau de voir Marie-Philip vouloir donner un visage au cancer du sein, qui touche généralement des personnes plus âgées. Elle l’a dit elle-même, il y avait peu de cas autour d’elle de son âge. C’est la réalité d’une femme de 29 ans qui vit ses aventures », conclut-elle.

Rappelons que Geneviève Dulude-De Celles est surtout connue pour avoir réalisé le long métrage Une colonie (2019), le documentaire Bienvenue à F.L. (2015) et le court métrage La Coupe (2014), remportant des prix aux Écrans canadiens et à Sundance.

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