« C’est le travail que j’ai gardé le plus longtemps dans ma vie! » ricane le sympathique artiste barbu, en entrevue.
En 2001, Gilles « Bill » Marcotte avait participé à un concours avec le Journal de Montréal afin de publier une caricature dans ses pages. Il avait aimé l’expérience, puis il a offert ses services bénévoles en 2002 à La Voix métropolitaine, qui avait poliment décliné. « On me disait qu’il n’y avait pas de place », indique-t-il.
Ce n’est finalement qu’en 2013 que l’ex-journaliste du journal Les 2 Rives, Julie Lambert, qui couvrait la section culturelle, a approché « Bill » pour qu’il réalise une première caricature dans le journal. En février 2013, on voyait apparaître l’ex-maire de Sorel-Tracy, Réjean Dauplaise, en marionnette. Déjà une caricature cinglante à son actif!
« En plus, on m’offrait un petit cachet. Je me suis dit : pourquoi pas? J’aime dessiner, j’aime ma région, c’était l’occasion d’y apporter ma couleur », raconte-t-il.
Puis, chaque semaine, l’actualité l’amenait ailleurs dans ses créations. Outre une légère pause lors de transitions de propriétaires au journal, Gilles Marcotte est fidèle au poste chaque semaine depuis plus de 11 ans. « Ce que je préfère, c’est le meeting avec les journalistes. Je vois passer des choses, je me tiens au courant, mais je ne vois pas tout non plus. D’habitude, quand on rit fort, c’est un bon filon! » ricane-t-il.
Depuis quelques années, le Sorelois publie également des caricatures dans L’Œil Régional de Belœil/Mont-Saint-Hilaire et dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe. En incluant celles-ci, « Bill » a réalisé plus de 1000 caricatures. « Le plus beau commentaire qu’on peut me faire, c’est quand on me dit que la première affaire qu’on regarde en ouvrant le journal, c’est ma caricature », avance-t-il.
Évolution
Depuis ses débuts en février 2013, son style et ses techniques ont grandement évolué. « Au début, je dessinais au crayon de couleur sur du papier ordinaire. Ensuite, j’étais un peu plus dans le style du bédéiste : le crayonné au crayon de plomb, l’ancrage au feutre noir en effaçant le crayon de plomb, puis la coloration à l’aquarelle », explique-t-il.
Puis, en août 2019, Gilles Marcotte fait l’acquisition d’une tablette numérique. « Au début, je n’en voulais pas, je suis vraiment old school là-dessus. C’est en écoutant une entrevue d’Ygreck, le caricaturiste du Journal de Montréal, qui disait qu’il ne pouvait plus s’en séparer, que j’ai décidé de faire le saut. C’est beaucoup plus pratique, je peux l’amener partout où je vais, même en voyage. Je n’ai plus besoin de scanner et c’est beaucoup plus facile avec les couleurs. Ça reste la même technique qu’à la main, avec la même créativité, mais c’est moins salissant! » lance-t-il en riant.
Une chose n’a pas changé toutefois : son plaisir de caricaturer des personnalités publiques. « J’ai souvent des commentaires, pas toujours positifs, mais la plupart oui! Certains sont plus difficiles à dessiner parce qu’ils ont toujours la même face ou le même sourire (rires). »
L’artiste sorelois entend continuer encore longtemps de faire ce métier. Aussi, il a son atelier au Centre Sacré-Cœur où il passe une dizaine d’heures par semaine. Plusieurs entreprises, dont CNC Tracy et Groupe Océan, lui donnent des contrats pour des toiles. Récemment, il a d’ailleurs réalisé des dessins du prochain livre du marathonien Daniel Lequin en plus des médailles du Défi qui porte le même nom. Il a aussi illustré le cahier de la politique culturelle de la MRC de Pierre-De Saurel. « Tant que je vais vivre, je vais dessiner! » conclut-il.