9 avril 2024 - 08:18
Entraîneur au Championnat mondial féminin de curling
Guy Hemmings médaillé de bronze avec l’équipe sud-coréenne
Par: Jean-Philippe Morin

Guy Hemmings est entouré des joueuses de la Corée Sud après avoir remporté la médaille de bronze au Championnat mondial féminin de curling, le 24 mars dernier, en Nouvelle-Écosse. Photo gracieuseté

L’équipe féminine de la Corée du Sud en a surpris plus d’un en remportant la médaille de bronze le 24 mars dernier et en étant la seule formation à infliger un revers à l’équipe canadienne au Championnat mondial féminin de curling, en Nouvelle-Écosse. Guy Hemmings a certainement eu son mot à dire derrière ce succès.

Le Sorelois, qui est entraîneur pour l’équipe nationale de Corée du Sud depuis 2019, a connu une année chargée; depuis septembre 2023, il a accompagné l’équipe dans une douzaine de tournois en Europe et un peu partout.

« Mon rôle est en soutien à l’entraîneur qui est déjà là, mais c’est surtout pour le niveau stratégique et tactique qu’on fait appel à mes services. Côté technique, elles sont déjà très fortes, mais moi, j’ajoute plus une touche de préparation mentale, comment réagir dans une telle situation, comment gérer son stress dans de gros matchs, etc. » soutient Guy Hemmings en entrevue.

Une belle performance

Et ses conseils ont visiblement porté fruit, alors que la formation sud-coréenne, menée par la capitaine Eunji Gim, a très bien fait en ronde préliminaire avec une fiche de 10 victoires et deux défaites. Une de ces victoires a été obtenue contre les éventuelles médaillées d’or, les Canadiennes, pour qui c’était la seule défaite du tournoi.

Guy Hemmings a eu l’occasion de décrire plusieurs matchs de la capitaine canadienne Rachel Homan à RDS. Elle a même gagné le Championnat canadien junior organisé entre autres par Guy Hemmings à Sorel-Tracy en 2010. Est-ce que le fait de décortiquer son jeu depuis des années a joué dans la balance?

« Je la savais en grande forme. On connaissait ses forces et le peu de faiblesses qu’elle avait. Elle a une fiche de 2-2 contre nous cette saison, c’est pas mal! Surtout qu’elle doit avoir 80 victoires et seulement six défaites », relate le Sorelois.

Après la victoire sud-coréenne en ronde préliminaire contre les Canadiennes, les deux équipes s’affrontaient à nouveau en demi-finale. Le Canada l’a cette fois emporté au compte de 7-5. « Je pense qu’on a mieux joué que lors de la première partie qu’on avait gagnée. C’est ça la beauté du curling, ça ne peut pas toujours tourner en notre faveur », affirme Guy Hemmings.

En finale de la médaille de bronze, l’équipe d’Eunji Gim a gagné 6-3 contre l’Italie. « On a eu une performance assez solide tout au long du tournoi, surtout dans la deuxième partie. Au début, on a gagné des parties même si on ne jouait pas notre meilleur curling, mais ça s’est vraiment replacé vers la fin. »

Selon Guy Hemmings, la force de son équipe repose sur le fait que chacune des joueuses est consciente de son rôle. « On a une excellente vice-capitaine (Minji Kim) qui peut faire tous les coups et notre capitaine (Eunji Gim) n’a pas peur de lancer la dernière pierre. Elle n’est pas du tout intimidée malgré l’ampleur du moment. »

D’ailleurs, dans le match pour la médaille de bronze contre l’Italie, la capitaine a réussi une double sortie au 10e et dernier bout afin de marquer trois points et confirmer la victoire de la Corée du Sud.

Le curling dans les veines

Guy Hemmings a occupé tous les rôles dans sa vie au curling : de joueur à analyste en passant par organisateur d’événements pour Curling Québec et aussi entraîneur. Il a notamment analysé des matchs cinq fois aux Jeux olympiques.

Aujourd’hui, en plus de continuer ses analyses à RDS, il embrasse pleinement cette carrière d’entraîneur. « J’avais tout fait au curling sauf ça! Ça m’apporte beaucoup. Puisque je ne joue plus depuis un moment, je m’étais un peu éloigné du jeu sur la glace et je trouve que ça paraissait dans mes analyses. Maintenant que je suis encore dans le milieu et que je suis pleinement impliqué, mon analyse en est bonifiée », croit-il.

Le seul petit bémol repose au niveau de la langue. « Parfois, pour de la communication, il faut passer par un interprète, ce qui n’est pas l’idéal quand il y a des nuances ou des subtilités. Mais plus on passe de temps ensemble, plus c’est facile de se comprendre. Souvent, le curling, ça se passe entre les deux oreilles et c’est le rôle que j’ai. »

Il ne reste qu’un seul tournoi à la saison de l’équipe, soit le Grand Chelem de curling qui commence le 9 avril, à Toronto. « On verra si je poursuivrai ma collaboration avec eux la saison prochaine, mais j’aime toujours ça », conclut-il.

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