2 avril 2024 - 08:12
Hélas pour la région!
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Y a-t-il eu ingérence causant la zizanie qui oppose la MRC à son syndicat composé d’une vingtaine de membres? Ingérence politique, ingérence syndicale? Pas facile à dire!

Mon vieil âge – plutôt utile dans ces cas – me permet de croire que le tort ne vient pas d’un seul côté. Il faut être deux pour discuter fort.

Reste que c’est le syndicat fondé en 2019 qui a amené le dossier sur la place publique, et ce, après avoir alerté par lettre l’ex-préfet Sylvain Dupuis et le préfet actuel Vincent Deguise qu’il vivrait un manque de collaboration et de communication, de l’ingérence dans les affaires syndicales et autres irritants.

Une stratégie souvent propre aux syndiqués du secteur public, surtout quand leurs employeurs sont des élus. Ces hommes et femmes qui tiennent à bien contrôler les finances de leur organisation, mais surtout à rajouter à leurs chances d’être réélus.

Actuellement, le préfet affirme avoir discuté de la question avec ses cadres supérieurs. Plaintes qui les accusaient d’ingérence syndicale. En s’immisçant dans ce conflit, outrepasse-t-il ses responsabilités et brise-t-il la chaîne normale de relations de travail?

Il n’a guère exprimé non plus ce qui avait présidé au départ du directeur général qu’il salue bien bas pour ses 40 ans de service et celui de la directrice des ressources humaines qui a quitté quelques temps auparavant.

Les maires ont-ils eux-mêmes exigé ces démissions? Chose certaine, tant la sortie publique du syndicat que le départ de ces employés cadres ne faciliteront pas le recrutement de cinq nouveaux employés pour combler les postes laissés vacants par des départs successifs. La réputation de la MRC est ainsi fragilisée. D’autant que cela s’ajoute au fait que déjà les salaires offerts sont nettement inférieurs à ceux versés dans des instituions semblables. Si pas corrigée, l’exode se poursuivra!

D’une part, est ce que les demandes faites par les employés respectaient la convention collective? Les trois signataires de la lettre au préfet Deguise sont-ils vraiment représentatifs des opinions de leurs collègues de travail ou parlent-ils pour leur personne? Y a-t-il que des gens malheureux qui travaillent à la MRC? Qu’en croient les maires? Et si oui, pourquoi?

D’autre part, quelle responsabilité attribuer aux maires dans ce dossier? Aussi loin que je me rappelle, ils ont serré les cordons de la bourse quand il s’agissait de régler les conditions de travail des employés. En 2020, lors de la négociation de la première convention, trois maires – Serge Péloquin, Sylvain Dupuis et Alain Chapdelaine (deux y siègent encore) – accusaient même les employés de faire de la désinformation publique, d’être de mauvaise foi après qu’ils eurent appelé un médiateur à l’aide. Une autre apparence d’ingérence!

Car pour la Commission municipale du Québec, il y a ingérence politique « lorsqu’un élu intervient dans les affaires relevant des fonctionnaires. Elle témoigne d’un manque de respect ou de confiance envers les fonctionnaires, leur travail, leur expertise et leur compétence. » Est-ce le cas ici?

Où se situent ces deux maires aujourd’hui? La défense de qui ont-ils pris? De leurs cadres supérieurs ou des employés? Il serait bon qu’ils l’expliquent dans le cadre de leur code d’éthique d’élu!

Voilà qu’on assiste à un branle-bas de combat qui n’augure rien de bon. Trop de questions sans réponses encore. Hélas pour la région!

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