Huit logements (3 X 5 1/2, 3 X 4 1/2 et 2 X 3 1/2) seront bientôt prêts dans un lieu qui demeure confidentiel afin de ne pas compromettre la sécurité des femmes qui y séjourneront. Ces unités locatives de la phase II d’hébergement s’ajouteront aux 15 chambres déjà disponibles à la Maison La Source.
La différence avec les chambres, explique la directrice générale de l’organisme Marie-Hélène Bourque, c’est que les femmes pourront résider un peu plus longtemps. « Pour nos chambres, la durée de séjour est du court terme, soit entre trois et six mois en moyenne. Pour nos logements, c’est en moyenne un an. Parfois, les femmes ne restent pas longtemps, mais en raison de la difficulté de trouver des logements, les séjours s’allongent », souligne-t-elle.
En effet, dans la dernière année, la durée d’hébergement était de 72 jours en moyenne, comparativement à 56 et 52 les années précédentes. Alors que le taux d’occupation était de 113 % l’an dernier, il est aujourd’hui à 96 %. Le nombre de consultations externes est également élevé, alors que 1454 appels ont été répondus en un an, 24 heures sur 24, sept jours sur sept.
« Les besoins sont grands. Ça fait deux ans et demi qu’on travaille cette phase II. On monte une liste de femmes qui pourront s’y installer dès que les travaux seront finis. Les places seront comblées rapidement », assure Mme Bourque.
Ce projet est estimé à 3,9 M$. La Maison La Source, qui embauchera cinq personnes supplémentaires pour l’opérer, n’a pas eu à dépenser un sou. Près de 3,7 M$ proviennent notamment de la Troisième Entente Canada-Québec (Initiative pour la création rapide de logements), alors que d’autres subventions ont été fournies par Desjardins et la Fondation Mirella et Lino Saputo. La Ville de Sorel-Tracy a aussi fourni gratuitement un terrain d’une valeur de 300 000 $.
Pour boucler le budget, une soirée country bénéfice aura lieu le vendredi 24 janvier, à 19 h, au Complexe 180 de Sorel-Tracy. L’admission est au coût de 20 $ et les gens présents pourront danser pour la bonne cause. Des tirages sont prévus.
Nouvelle direction générale
Lucie Hénault a été directrice générale de la Maison La Source de 1992 à 2024 avant de quitter pour la retraite. Celle qui était son adjointe à la direction, Marie-Hélène Bourque, a pris la relève.
Mme Bourque sait qu’elle a de grands souliers à chausser, mais elle n’est pas en terrain inconnu. De 1995 à 2000, elle a été intervenante à la Maison La Source, avant de quitter pour quelques années afin de travailler dans les milieux pré-scolaire et scolaire. Elle est revenue au bercail en 2018 comme adjointe, avant d’accéder à la direction générale en mai dernier.
« Depuis que je suis revenue, les besoins ont grandement augmenté. On est rendu à 35 employés. Il y a toujours des difficultés de recrutement comme tout organisme, mais on y arrive. Mon rôle est surtout au niveau du développement, notamment pour la phase II d’hébergement, mais aussi pour solidifier des partenariats avec les milieux politique, des affaires et avec les autres organismes communautaires », insiste Marie-Hélène Bourque.
Fuir la violence conjugale
Selon la directrice générale, la violence conjugale peut survenir à tout moment, dans tout contexte. « On reçoit ici des femmes de tous âges, de contextes familiaux différents. On fait plus d’interventions parce que de la conscientisation s’est faite et notre organisme est connu. Il ne faut pas hésiter à vouloir sortir d’une relation toxique », signale Mme Bourque, qui se dit plus que motivée d’entrer au travail chaque jour pour « faire une différence auprès des femmes ».