5 septembre 2017 - 00:00
Il paraît que…
Par: Deux Rives
Mike Cournoyer est un humoriste sorelois. Chaque premier mardi du mois, il livre ses impressions à travers une chronique. |  © Photo: Gracieuseté

Mike Cournoyer est un humoriste sorelois. Chaque premier mardi du mois, il livre ses impressions à travers une chronique. | © Photo: Gracieuseté

CHRONIQUE. Aujourd’hui : Tranche de vie soreloise.

Je crois que l’expression qui est le plus souvent prononcée à Sorel-Tracy, c’est le fameux : « Il parait que… ». Que l’information qui suive soit véridique ou non, ce début de phrase nous fait saliver jusqu’au plus profond de notre âme et rejoint notre cerveau reptilien comme une publicité télé de resto diffusée à 17h15.

Dans une région comme Sorel-Tracy où, vous serez d’accord, ça bouge juste un petit peu moins qu’à New York, chaque petite rumeur peut devenir rapidement un sujet de discussion lorsqu’on va chez la coiffeuse, lorsqu’on croise nos amis à la taverne ou lors de notre rendez-vous chez l’esthéticienne (je parle pour les filles, je ne suis pas si coquet).

Il est toujours captivant de voir à quel point une nouvelle ou un fait peut se déformer rapidement à l’aide du bouche-à-oreille. Par exemple, si je mets une pancarte « à vendre » devant ma maison parce que j’ai déniché un beau bungalow sur le bord de l’eau (je rêve un peu). Mon voisin d’en face dira à sa femme : « Thérèse, as-tu vu ça… Mike vend sa maison ». Elle lui répondra : « Ha oui, c’est bizarre… penses-tu qu’il a perdu son emploi? ». Ensuite, celle-ci parlera à sa voisine de gauche bord en bord de la haie en arrosant ses tomates : « Avez-vous vu ça, Mike vend sa maison, il doit avoir perdu son emploi… ». Cette voisine de gauche informera ensuite son mari : « Mike, notre voisin d’en face vend sa maison parce qu’il a perdu son emploi ». Ensuite, ce-dit mari arrive devant ses collègues à la shop : « Connaissez-vous Mike Cournoyer? Il vient de perdre sa maison, grosse faillite »… Imaginez jusqu’où ça peut aller après 8 intermédiaires…

Pour vous donner un exemple concret à quel point les spéculations peuvent aller vite : Mon père est entrepreneur dans la restauration, il prend très peu de vacances. Je me rappelle d’un hiver où il a décidé de prendre 2 semaines de vacances à l’extérieur de la région en janvier. C’est très rare qu’on ne voit pas mon père durant 14 jours… Le bouche-à-oreille s’est mis à opérer… Quelques jours plus tard, des gens sont venus m’offrir leurs sympathies. J’exagère à peine.

C’est quand même impressionnant de voir à quel point le téléphone arabe mélangé avec les médias sociaux peuvent faire en sorte qu’en moins de 2 heures, toute une ville peut être à l’affût d’une information. On est loin de l’époque où les nouvelles nous parvenaient par un messager à dos de cheval. Au moins, à cette époque, les faits n’avaient pas le choix d’être véridiques… Quand tu dois te taper 7 heures à dos de cheval pour aller donner une nouvelle, je peux te dire que tu t’assures que tes sources soient bonnes.

Bref, ne croyez pas tout ce que vous lisez… sauf ce qui est écrit dans le journal bien évidemment. Ce qui est drôle, c’est que vu que j’ai écrit ces lignes, je vais avoir des téléphones cette semaine me demandant si c’est vrai que j’ai perdu ma maison.

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