Le 4 novembre, le journal Les 2 Rives a été reçu à l’ESFL pour constater les nombreux changements apportés à l’établissement, mais aussi pour en discuter avec le directeur de l’école, Patrick Lamothe, et le directeur du CSSST, Jonathan Charbonneau.
En arpentant les nombreux corridors de l’ESFL, M. Lamothe s’est remémoré la séquence d’événements de janvier dernier. De son propre aveu, les nuits ont été courtes après l’incendie du 14 janvier. « Dès que tous les élèves étaient en sécurité au Cégep, on devait penser à la suite », rappelle le directeur.
« En seulement deux semaines, grâce au travail de nos équipes, on avait réussi à déménager ESBG dans ESFL, mais aussi ESFL dans ESFL. On devait prendre une école occupée entièrement et y intégrer d’une autre façon ceux qui y étaient déjà et tous les gens de l’autre école », ajoute M. Charbonneau.
Durant ces deux semaines, ce sont principalement des locaux et des espaces qui ont été libérés pour intégrer l’équipe de l’ESBG de façon temporaire. « Tous les bureaux, tous les locaux jusqu’aux derniers dépôts ont été repris et réutilisés », assure Patrick Lamothe.
Mais rapidement, la réalité a frappé tant l’équipe-école que les gens du CSSST : les élèves devraient cohabiter pour le restant de l’année scolaire en cours, mais aussi pour celle de 2025-2026. « Vers mars et avril, on a réalisé l’ampleur des travaux que nécessitait l’ESBG », confie Jonathan Charbonneau.
Ainsi, à l’été 2025, des travaux de construction ont été faits. À la rentrée 2025-2026, l’ESFL comptait 10 nouveaux locaux de classe. De ce nombre, quatre ont été créés de toute pièce à même les salles dédiées au personnel. Une salle réservée aux techniciennes en travaux pratiques a aussi été reconvertie en classe.
Concernant les aires de vie, beaucoup d’aménagements ont été faits. Des tables de l’ESBG ont notamment été déménagées à l’ESFL pour que tous les étudiants aient des places assises entre les heures de cours. De plus, environ 300 casiers ont été installés.
Deux plateaux sportifs ont aussi été aménagés. La palestre, qui servait de salle de conditionnement physique, a été convertie en gymnase. Puis, une nouvelle salle de conditionnement physique a été créée à partir de locaux qui étaient dédiés à l’équipe des ressources matérielles.
Toutes ces modifications seront d’ailleurs utilisées jusqu’à la fin de l’année scolaire 2026-2027 puisque le CSSST a annoncé, fin octobre, que l’ESBG ne pourra pas accueillir d’élèves avant la rentrée de 2027-2028.
Ambiance
De concert, Patrick Lamothe et Jonathan Charbonneau assurent que l’ambiance est bonne à l’intérieur des murs de l’ESFL, même si le risque zéro n’existe pas quant à l’intimidation. « Dans une situation d’urgence, le capital de sympathie est présent. Maintenant, on démarre l’année avec 2100 élèves dans l’école. L’année dernière, c’était une période d’appropriation. C’était seulement pour la fin de l’année scolaire, puis ensuite pour l’année suivante et finalement pour l’entièreté de 2026-2027 aussi. Ce n’est plus de l’appropriation, mais du vivre ensemble. C’est pourquoi on prend des mesures qui sont plus enracinées. L’objectif est d’implanter des solutions qui durent dans le temps », explique M. Lamothe.
Ainsi, toute l’équipe-école a su transformer les défis en opportunités. « Il y a plein d’avantages à être plus nombreux. La vie étudiante est effervescente. Avant, on avait quatre élèves dans un atelier d’artisanat, maintenant ils sont 28. Maintenant que tout le monde est ensemble, ça donne une manne au niveau de la vie étudiante. Une belle synergie s’est construite. […] Pour être honnête, quand j’ai fait l’annonce au microphone que la cohabitation persisterait, j’entendais l’engouement des élèves de mon bureau », expose le directeur de l’ESFL.
De plus, les deux hommes soulignent qu’il s’agit d’une opportunité d’enseigner aux élèves l’importance de vivre ensemble. « Une école qui regroupe les deux cycles, c’est un mode de vie différent. On leur explique que dans la société, on doit vivre ensemble. La société n’est pas faite pour des tranches d’âge spécifiques. Dans notre mission d’école, socialiser en fait partie. Et c’est important de ne pas seulement le faire avec des jeunes de ton âge et qui ont les mêmes intérêts », soutient Patrick Lamothe.
Finalement, Jonathan Charbonneau assure que personne ne porte de lunettes roses. « On regarde les enjeux, on les adresse et on essaie d’améliorer la situation. Ça nous permet d’avoir ce discours présentement », conclut le directeur du CSSST.
Situation complexe à l’ESBG
La décision de repousser la rentrée à 2027-2028 en fonction des plus récents avis d’experts découle de la complexité des travaux de réfection intérieure de l’ESBG et de la mise aux normes de l’ensemble du système de gicleurs dans le bâtiment.
Sachant que la majorité des dégâts ont été causés par l’eau et non le feu, pourquoi plus de deux ans seront nécessaires pour tout remettre en état? D’office, Jonathan Charbonneau souligne la lourdeur des étapes administratives et la durée d’étapes hors du contrôle de CSSST. « On est un organisme public et ultimement, on gère des fonds publics. […] Puis, au départ, les experts en sinistre on dû faire une analyse complète. Une analyse exhaustive qui a été longue. Quelques mois ont été consacrés à ça. On a finalement reçu les rapports au courant de l’été. C’est vraiment l’eau qui a fait des dégâts dans une grande superficie », explique-t-il.
Après la réception du rapport, le CSSST a pu lancer l’étape des plans et devis. Rappelons que 3200 gicleurs devront être installés, ce qui exigera minimalement 12 mois de travaux. Ce chantier devrait être lancé à l’hiver 2026. « Tous les étages seront munis de gicleurs, dont le sous-sol et l’entre-toit », souligne M. Charbonneau. « Puis, dans l’entre-toit, ce sera environ 800 gicleurs dans un espace pratiquement clos », ajoute Patrick Lamothe.
Au final, l’ESBG sera composé d’un nouveau toit, d’un nouveau système de gicleurs, de nouvelles fenêtres, d’un nouvel isolant, d’une nouvelle finition intérieure, d’un nouveau système d’électricité et d’une nouvelle plomberie. « D’origine, il restera seulement la structure d’acier, les planchers et la terracotta. […] L’école serait presque refaite en totalité. Elle sera très belle, notamment avec les rénovations extérieures », conclut Patrick Lamothe.













