C’est du moins la suggestion qu’a faite la procureure de la Couronne, Me Geneviève Beaudin, à la juge Louise Leduc. Elle a également demandé à ce que l’homme de 46 ans soit enregistré sur le registre des délinquants sexuels pour 20 ans et que son ADN soit prélevé.
L’avocate de M. Marois, Me Mélanie Brochu, a quant à elle demandé à ce que son client purge les deux prochaines années dans la collectivité, suivi d’une probation de trois ans.
En septembre 2019, la jeune victime a averti sa mère qu’elle était « tannée » de recevoir « des gouttes de pipi » sur elle après que l’accusé la « colle trop fort ». En état de panique, la mère a alors contacté le 911 et les procédures ont démarré.
Lors d’une perquisition, les enquêteurs ont notamment trouvé du sperme sur le drap et le rideau près du lit de la jeune fille. Le sperme était celui de Sébastien Marois, selon les analyses du laboratoire.
Selon le libellé des chefs d’accusation, les gestes se seraient étalés de septembre 2018 jusqu’à la dénonciation en septembre 2019.
Plaidoiries
Ce sont deux visions diamétralement opposées qui ont été présentées par les avocates au palais de justice de Sorel-Tracy, le 29 février dernier.
D’une part, la poursuite a martelé que les faits et gestes de Sébastien Marois doivent être sévèrement punis. Elle a fait état d’un seul facteur atténuant, soit le fait que l’accusé soit un actif pour la société et qu’il a travaillé pendant toute sa vie. Mais elle a longuement expliqué pourquoi il devrait passer les six prochaines années en prison en étalant un grand nombre de facteurs aggravants.
Me Beaudin a notamment fait état du jeune âge de la victime, des infractions répétées et planifiées qui ont cessé seulement lors d’une dénonciation, du fait que l’accusé nie toujours les faits et a refusé la thérapie, qu’il ait usé de manipulation pour arriver à ses fins et des impacts sur la victime et son entourage. Elle a aussi mentionné que Sébastien Marois avait brisé des ordonnances de remise en liberté.
De son côté, l’avocate en défense, Me Mélanie Brochu, a soutenu qu’une peine de deux ans moins un jour de sursis, donc dans la collectivité, serait appropriée.
« Si on ajoute une probation de trois ans, la peine permet d’encadrer monsieur pendant cinq ans. C’est une peine suffisamment dénonciatrice », a-t-elle soutenu, en ajoutant que son client est un père de famille qui doit subvenir aux besoins de ses enfants et qu’il a toujours été un actif pour la société.
Sébastien Marois a déjà porté son verdict de culpabilité en appel. La juge Louise Leduc doit tout de même rendre sa sentence le 5 juin prochain.