Année après année, dame Nature est difficile à cerner. Son tempérament est bien souvent aux antipodes : pluie abondante une année et presque totalement absente l’année suivante. Bon an mal an, les agriculteurs doivent composer aux mouvances de température.
Malgré cela, Yan Bussières a décidé de briguer, avec succès, la présidence de l’UPA Richelieu-Yamaska. Il a été officiellement réélu le 12 mars dernier. « Ça ne se bouscule pas aux portes pour occuper le poste, admet-il d’emblée. Ce n’est pas toujours un beau rôle. J’ai aussi une entreprise laitière à faire rouler, c’est beaucoup de temps, mais ça doit être le métier le plus captivant sur la Terre. Je le fais pour la collectivité. »
En septembre dernier, Yan Bussières confiait que la saison 2023 avait été particulièrement éprouvante. En cause, le duo qui avait peut-être aussi ruiné vos vacances estivales : la pluie abondante et une météo capricieuse. « Jamais personne n’est prêt aux changements climatiques. C’est difficile de composer avec des pluies comme nous avons eu l’année passée », prévient-il.
Ce dernier déplore d’ailleurs l’aide monétaire attribuée à l’agriculture dans le dernier budget du gouvernement provincial, communément appelé « Budget Girard ». « Attribuer 1 %, ce n’est pas suffisant! » lance-t-il avec énergie.
Heureusement, Yan Bussières n’est pas le seul à vivre cette réalité. Il se réjouit d’ailleurs du vent de changement qui souffle sur le conseil d’administration (CA) de l’UPA Richelieu-Yamaska. « On est maintenant 17 administrateurs sur le CA et on travaille tous en équipe. Et ça devrait être partout comme ça dans l’UPA, parce que l’agriculture, ça concerne tout le monde », lance-t-il avec conviction.
Poursuivre sur sa lancée
Yan Bussières se dit fier du travail accompli depuis son arrivée à la présidence de l’UPA Richelieu-Yamaska en avril 2021. « Depuis, la collectivité a bien changé. Je suis très satisfait des rapprochements que nous avons avec la MRC de Pierre-De Saurel. Tout va bien avec ses représentants et c’est une fierté de voir nos dossiers avancer conjointement », mentionne-t-il.
Le défi d’envergure qui se présente maintenant à lui réside dans l’entretien des cours d’eau au regard de la lourdeur administrative du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). « C’est l’éléphant blanc dans la pièce, confie le président. On n’est pas capables de bouger parce que [le ministère de] l’environnement bloque tout. Quand un agriculteur fait une demande de permis pour un cours d’eau verbalisé, ça prend 300 jours avant que le ministère réponde. »
Néanmoins, Yan Bussières est très fier de voir les agriculteurs de Richelieu-Yamaska être des leaders en matière d’environnement au Québec. « On est proactifs! Et faut en être fier parce que les gens ici adoptent les bonnes valeurs », conclut-il.