7 février 2023 - 08:33
Deux futurs infirmiers nouvellement arrivés se confient au journal Les 2 Rives
« Je me sens déjà chez moi » – Nasreddine Jmei
Par: Jean-Philippe Morin

Nasreddine Jmei, un Tunisien avec 12 ans d’expérience en soins infirmiers, est fier de venir aider le système de santé en tant qu’infirmier. Berline Djuikui Takam, une Camerounaise avec huit ans d’expérience en soins infirmiers, voit son arrivée au Canada comme un rêve. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

Ils sont une vingtaine à suivre les cours de la Formation continue du Cégep de Sorel-Tracy afin de devenir infirmiers ou infirmières au CISSS de la Montérégie-Est. Deux d’entre eux, dans une entrevue au journal Les 2 Rives, se disent emballés par ce nouveau défi à des milliers de kilomètres de leur terre natale.

Berline Djuikui Takam, 32 ans, et Nasreddine Jmei, 35 ans, sont arrivés il y a quelques jours seulement au Québec, en pleine tempête de neige. « Je ne connaissais pas ça avant, disons que ç’a été un choc culturel! », lance Mme Takam en riant.

Nasreddine Jmei n’en est pas à une première expérience internationale, lui qui a été expatrié pendant neuf ans au Qatar après avoir vécu dans sa Tunisie d’origine. « Sauf qu’au Canada, c’est totalement différent! », assure-t-il, en ajoutant qu’il s’adapte déjà assez bien au froid et à l’hiver.

Berline Djuikui Takam, elle, n’a connu que le Cameroun, où elle a vécu toute sa vie. Son conjoint et sa fille viendront la rejoindre au cours des prochains mois. « Ça ne fait qu’une semaine que je suis ici, mais je n’ai pas le temps d’être nostalgique. On est tellement bien encadrés ici, c’est comme une famille. J’ai senti un accueil très chaleureux. Je suis fière d’être ici, je n’ai plus envie de partir! Tout le monde au cégep m’aide, à L’Orienthèque et autre. Les gens de Sorel sont également très chaleureux. »

Une opinion partagée par son collègue, Nasreddine Jmei, qui a aménagé la semaine dernière dans un appartement avec sa conjointe et son garçon âgé de 2 ans et 8 mois. « Les Québécois et les Sorelois sont très conviviaux. Je le remarque dans toutes mes sorties, dans mes discussions libres avec des étudiants, mes voisins ou à l’épicerie. Tout le monde est là pour aider, surtout quand ils savent que nous sommes nouveaux ici. Je me sens déjà chez moi et je me sens très bien entouré », témoigne-t-il.

Les deux nouveaux arrivants insistent pour remercier tous les intervenants qui les aident à bien s’installer, dont L’Orienthèque, qui aidera la conjointe à M. Jmei afin qu’elle se déniche un emploi et pour que son fils aille en garderie. Ils ont aussi bénéficié de dons de la communauté et d’organismes afin de meubler leur appartement.

Un rêve

Tous deux ont une expérience en soins infirmiers dans leur pays; Nasreddine Jmei a 13 ans d’expérience en Tunisie et au Qatar, alors que Berline Djuikui Takam a été infirmière pendant huit ans au Cameroun. Mais qu’est-ce qui les motive à venir suivre une formation d’un an au Canada et presque repartir à zéro?

« Depuis mes études, je me dis que je veux pratiquer le soin infirmier au Canada, plus spécifiquement au Québec, surtout en raison de l’avancement du système de santé. C’est considéré comme un [exemple] dans le monde en termes d’approche humaine et de valorisation du rôle infirmier dans le système de santé. L’indépendance du rôle infirmier de faire un plan de soins infirmiers était aussi importante pour moi. Ça n’existe pas en Tunisie ou au Qatar, la valorisation du jugement de l’infirmier envers son patient », commente M. Jmei.

« Le Canada est un pays de rêve, renchérit Mme Takam. Je suis une passionnée des soins infirmiers et j’ai voulu acquérir de nouvelles expériences sachant qu’ici, la technologie est très avancée. C’est pour me perfectionner davantage. »

Une aide immédiate

À la fin de l’année 2021, les deux nouveaux arrivants ont répondu à l’appel du gouvernement du Québec qui cherchait à recruter 1000 infirmières et infirmiers pour aider le réseau. Ainsi, les 20 étudiantes et étudiants qui suivent le cours au Cégep de Sorel-Tracy ont été embauchés par le CISSS de la Montérégie-Est et se retrouveront, après leur année de formation et leurs examens réussis, sur le marché du travail comme infirmière et infirmier.

En attendant, ils commenceront sous peu un emploi de préposé aux bénéficiaires dans un établissement sorelois du CISSS de la Montérégie-Est à raison d’environ 20 heures par semaine. « J’ai hâte de me lancer dans les soins! De m’imprégner du système de santé », relate Berline Djuikui Takam.

« Ce sera tout un challenge de concilier le travail et les études, admet Nasreddine Jmei. Ça va nous donner une bonne idée de ce à quoi ressemble le système de santé. »

En attendant, leur intégration à la vie soreloise va bien. Tous les nouveaux arrivants communiquent avec un groupe WhatsApp. Ils ont réalisé du ski de fond à la Colonie des Grèves ensemble la semaine dernière. « On est vraiment bien ancrés dans la communauté et on veut y rester longtemps », conclut Mme Takam.

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