14 juin 2023 - 07:00
André Fréchette a été tué il y a 30 ans presque jour pour jour à Sorel
« Je ne veux pas qu’on l’oublie » – Diane Fréchette
Par : Jean-Philippe Morin

André Fréchette a été tué par coups de couteau le 5 juin 1993, il y a 30 ans presque jour pour jour, à Sorel. Son meurtre n’a toujours pas été résolu. Photo gracieuseté

André Fréchette et sa fille Diane. Photo gracieuseté

André Fréchette et sa fille Michelle. Photo gracieuseté

André Fréchette a été tué dans la nuit du 4 au 5 juin 1993, devant le bar Le Monaco, autrefois situé au coin des rues Élizabeth et Limoges. Trente ans plus tard, ce meurtre n’a toujours pas été résolu et ses filles ne veulent qu’une chose : connaître la vérité sur ce qui s’est passé.

Alors qu’il se rendait au bar avec sa conjointe vers 23 h 30, André Fréchette, 42 ans, est sorti peu de temps après, vers 1 h du matin.

« Il aurait eu chaud, donc il est sorti. Sa blonde est restée à l’intérieur et lui a dit qu’elle allait le rejoindre plus tard. Quand elle est sortie, il était par terre. Il aurait reçu six coups de couteau dans le dos », décrit sa fille Diane Fréchette, qui a toujours espoir qu’on retrouve le meurtrier de son père.

Sa sœur Michelle Fréchette a le même espoir. « Malgré tout ce que j’ai vécu à cause de lui, il ne méritait pas ce qui lui est arrivé. Il faut découvrir qui a fait ça. »

Une famille éclatée

Les deux sœurs, qui ont aussi deux frères avec qui elles ont peu ou pas de contact aujourd’hui, étaient jeunes lorsqu’André Fréchette s’est séparé de leur mère. Il s’est ensuite remarié avec une autre femme et a adopté les deux filles de cette dernière. Diane et Michelle ont perdu leur père de vue pendant un moment.

« J’ai eu ma fille à 17 ans et il m’a retrouvée. J’ai pu le voir deux ou trois ans avant qu’il ne se fasse tuer. C’était comme si on m’enlevait mon père une deuxième fois », se désole Diane.

De son côté, Michelle regrette de ne pas avoir été invitée aux funérailles de son père. « La fille de sa blonde m’a appelée pour me dire qu’il avait été tué, mais j’ai appris la date des funérailles dans le journal. J’y suis allée et c’était quand même bizarre. Je n’ai jamais été proche de mon père et j’ai beaucoup de choses à lui reprocher, comme de ne pas avoir pris soin de nous, mais je veux connaître la vérité. »

Un homme sans violence

Malgré son apparence de gars dur avec sa barbe et sa moto Harley-Davidson, André Fréchette ne dégageait aucune once de violence, selon ses sœurs. D’ailleurs, il n’avait pas d’antécédents judiciaires, selon ce que rapporte le journal Les 2 Rives du 8 juin 1993.

« Il était enjoué, farceur. Son patois était : Salut boss! Il était aimé de tout le monde. Je l’ai perdu de vue pendant des années, mais de ce que j’ai vu de lui, c’était une bonne personne. Est-ce que c’était une erreur sur la personne? Un gars barbu qui conduit un bicycle à gaz, on ne sait jamais… », spécule Diane.

« C’était un gars calme. Je ne connaissais pas sa vie, mais d’après ce que j’ai vu, il était doux avec sa famille. Il m’a peut-être laissée en famille d’accueil, mais il a beaucoup pris soin des deux filles de sa conjointe. Il leur a même donné son nom de famille », renchérit Michelle.

Diane Fréchette espère rapatrier l’urne de son père, qui est en possession d’une de ses filles adoptées. Elle veut évidemment comprendre ce qui s’est passé dans la nuit du 5 juin 1993. « Ce n’est même pas une question d’argent ou d’héritage. Je veux juste comprendre. Je ne veux pas qu’on l’oublie. »

Une quarantaine de personnes ont été interrogées la nuit du meurtre, autant dans le bar qu’à l’extérieur… sans résultat. « Peut-être que que quelqu’un n’a pas osé parler à l’époque par peur ou quoi que ce soit, mais aujourd’hui, ça peut être un bon moment. On ne sait jamais », conclut Michelle.

Dossier en cours

Le dossier d’André Fréchette est toujours affiché sur le site Web des crimes non résolus de la Sûreté du Québec. Toute information pouvant aider à le résoudre peut être communiquée à la Centrale de l’information criminelle de la SQ, au 1 800 659-4264. Appelée à commenter, la SQ n’a pas voulu se prononcer sur le dossier étant donné que l’enquête est toujours en cours.

image
image