C’est la première remarque que l’octogénaire a faite à notre journaliste, lorsque questionné sur sa nomination intérimaire à la présidence de la Chambre des communes. « Je serai le politicien qui aura siégé le plus longtemps et le président qui aura siégé le moins longtemps », a-t-il lancé à la blague.
Louis Plamondon a accueilli cette nomination avec beaucoup d’enthousiasme. « J’étais en train de manger un sandwich et on m’a téléphoné pour me demander si je voulais être président. J’étais très surpris et flatté parce que c’est un énorme signe de respect. Je vais m’en souvenir toute ma vie », confie le politicien d’expérience, qui a occupé la fonction du mercredi 27 septembre au mardi 3 octobre.
Malgré le statut intérimaire, il a dû se présenter au Sénat et rencontrer la gouverneure générale Mary Simon pour officialiser sa nomination.
Louis Plamondon a souligné l’ironie de sa nomination, alors qu’un député souverainiste du Bloc Québécois s’est assis sur le siège vert de la Chambre des communes. Rappelons qu’il s’était déjà installé momentanément sur le fauteuil dans le passé lorsqu’il avait présidé cinq élections.
« M. Rota était tellement démoli, qu’il n’a pas nommé son remplaçant avant de partir. Et après un concours de circonstances, ils voulaient mettre quelqu’un en intérim qui faisait l’unanimité et le choix s’est arrêté sur moi », détaille Louis Plamondon.
Le 3 octobre, il présidera l’élection. Quatre candidats sont sur les rangs, soit Chris d’Entremont (conservateur), Carol Hughes (néo-démocrate), Greg Gergus (libéral) et Alexandre Mendès (libéral).
Des circonstances hors du commun
Le député de Bécancour – Nicolet – Saurel est devenu président par intérim après que la Chambre des communes ait été plongée dans un tumulte la semaine dernière lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le président de la Chambre, Anthony Rota, avait invité Yaroslav Hunka, un Canadien d’origine ukrainienne, qu’il présentait comme un vétéran de la Seconde Guerre mondiale qui s’était battu pour l’indépendance de l’Ukraine contre les Russes. Au grand dam du président, la feuille de route de l’homme n’était pas ce qu’elle laissait présager.Yaroslav Hunka avaitplutôt combattu aux côtés des nazis.
Résultat des courses, Anthony Rota a dû démissionner dans la disgrâce à la demande des partis fédéraux, alors que le triste événement a fait le tour du monde.
Louis Plamondon souligne avoir beaucoup de compassion pour Anthony Rota, qu’il décrit comme un président apprécié de tous. « C’est un des bons présidents que la Chambre a eus, mais son erreur était trop monumentale pour qu’il reste », conclut-il.