René Jr Laferté a commencé le rôle d’entraîneur en 2004 à temps plein avec les Polypus. « Mon bon ami Carl Gendron est venu me chercher, il avait besoin d’un coach des linemen (joueurs de ligne). J’avais tenté l’expérience en 2001 comme coach, mais j’étais trop jeune à 21 ans. C’est vraiment en 2004 que tout a commencé avec Harold comme entraîneur-chef », raconte M. Laferté.
L’homme de 42 ans a donc passé quatre ans comme adjoint à Harold Turbide, puis 10 ans comme entraîneur-chef (huit ans chez les benjamins et deux chez les cadets). Il est ensuite retourné adjoint lors des quatre dernières années.
« J’ai autant été adjoint qu’en chef, donc je sais ce que ça prend. Je suis assez humble pour dire que je n’ai pas le côté stratégique ou tactique comme mes adjoints l’ont. D’ailleurs, sans eux à mes côtés, je n’aurais jamais accepté ce défi. Pour ma part, ma force et ce que j’aime faire, c’est que je veux être un motivateur rassembleur. J’adore communiquer, parler aux gars. Je veux qu’ils aiment être sur le terrain et porter le chandail des Polypus sur le dos », aborde-t-il.
En amour avec le football
Son amour pour le football a débuté en 1993, lorsque Drew Bledsoe a été repêché au premier rang au total de la NFL par les Patriots de la Nouvelle-Angleterre. « Je ne comprenais pas comment un ballon pouvait rester aussi longtemps dans les airs après un lancer! Depuis, je n’ai pas manqué un Super Bowl et du football, j’en mange. Je veux continuer d’inculquer cette passion aux jeunes », explique M. Laferté, qui a été joueur de ligne offensive et secondeur pour les Polypus à ses débuts au football en troisième secondaire, à l’âge de 15 ans. Son entraîneur était d’ailleurs Harold Turbide.
S’il dit avoir beaucoup appris d’Harold Turbide, René Jr Laferté a aussi ses modèles en coaching. Parmi ceux-ci, Bill Belichick, des Patriots dans la NFL. « Mon objectif comme coach est de repartir le Polypus way : croire en ce qu’on fait et se foutre de ce que les autres pensent de nous. C’est le thinking à Bill Belichick et ce sera le nôtre aussi », soutient-il.
Parmi les choses qu’il veut mettre de l’avant, il y a notamment le Next man up. « On veut que les joueurs qui se battent pour un poste soient identifiés comme le next man up, donc le prochain à embarquer. On va le faire pour chaque position. Ça va motiver chacun des joueurs à en donner plus pour être le prochain en lice en cas de blessure ou d’absence », remarque-t-il.
L’excellence à l’avant-plan
Au début des années 2000 et pendant plusieurs années, les Polypus constituaient une puissance à travers le Québec. Que faudra-t-il pour que Sorel-Tracy redevienne sur la map au cours des prochaines années? Deux choses, croit René Jr Laferté.
« De un, l’école de football est recommencée pour les élèves de cinquième et sixième année du primaire. On a débuté ça il y a une dizaine d’années, mais elle n’a pas eu lieu pendant deux ans en raison de la pandémie. L’équipe benjamine va être en santé et c’est bénéfique que les joueurs commencent jeunes et évoluent dans le système des Polypus », note-t-il.
« Aussi, l’abolition des concentrations a vraiment fait mal. Le multisports c’est bien, mais quand tu touches à tout, tu ne t’améliores dans rien. On a proposé une concentration sports élites, dans laquelle tu fais deux sports des Polypus. Tout le monde serait gagnant-gagnant, on espère que ce sera retenu, parce que c’est épouvantable le nombre d’athlètes de Sorel-Tracy qui jouent ailleurs qu’ici », ajoute-t-il.
Finalement, il croit que le succès des Polypus passera par des joueurs engagés. « L’emballage que tu as fait au IGA à 15 ans, tu ne t’en souviendras pas, mais la game du vendredi soir, ça va te suivre toute ta vie. On ne dit pas aux jeunes de ne pas travailler, simplement d’établir ses priorités. On n’a qu’une seule jeunesse et tu vas travailler toute ta vie. On a déjà sorti l’horaire pour le camp en août afin que les jeunes la présentent à leur employeur », conclut-il.
