« Notre offre formelle avait été déposée et retenue, assure d’emblée Jean Cournoyer. Ça devait passer au vote au conseil jeudi soir dernier [26 mai] avec la présence d’actionnaires-propriétaires. »

Selon ce dernier, certains des 242 actionnaires-propriétaires du Club présents sont « tombés nostalgiques » lorsque les discussions entourant la vente du Club ont commencé. « Certains croyaient que le Club valait plus cher. […] J’ai entendu divers montants, comme 8, 10 ou même 12 millions. Quand j’ai vu que ça s’envenimait, je me suis levé et j’ai dit que je ne voulais pas faire de la chicane. […] J’ai donc retiré mon offre dans la soiréeavant le vote », relate M. Cournoyer.

Il ajoute que plusieurs actionnaires-propriétaires n’étaient pas au courant du dossier. « Beaucoup de membres pensaient que ça valait une fortune parce qu’on pourrait y construire des maisons et des blocs, mais on n’a pas le droit. C’est zoné parc », explique l’homme d’affaires.

Par ailleurs, Jean Cournoyer croit que diriger un club de golf à 242 actionnaires-propriétaires n’est pas la meilleure façon d’exploiter une entreprise. « Gérer un golf avec autant de propriétaires, c’est vraiment difficile. […] Je crois qu’au final, ils devront tous sortir de l’argent de leurs poches », avance-t-il.

Détails de l’offre

En plus du montant de 3,5 M$ pour acheter Les Dunes, les deux hommes d’affaires sorelois s’engageaient à investir environ 1,5 M$ dans les installations.

« On voulait refaire le parking et les chemins, mettre de l’argent sur le terrain et on voulait mettre le pro-shop à terre pour mettre ça en neuf et installer une terrasse. On voulait l’améliorer et investir 1,5 M$ sûr », prétend Jean Cournoyer.

Malgré la tournure des événements, il assure ne pas être amer. Il concentra ses énergies sur son terrain de golf, Le Continental, dont il est l’unique propriétaire depuis trois ans.

« Je crois que le mieux pour eux, c’est de prendre le temps d’étudier toutes leurs options », soutient-il.

Situation financière nébuleuse aux Dunes

Selon le SorelTracy Magazine, Les Dunes éprouveraient des difficultés financières et traîneraient une dette d’environ 1 M$.

Rejoint par le journal Les 2 Rives, le président du Club de golf Sorel-Tracy Les Dunes, Gilles Bisanti, n’a pas voulu révéler aucune information financière et n’a pas validé la véracité des informations évoquées par le SorelTracy Magazine. « On est une compagnie privée, donc les gens n’ont pas à savoir notre situation financière. Ça ne concerne que les actionnaires », indique-t-il.

Gilles Bisanti a toutefois souligné qu’il n’est pas toujours facile de prendre des décisions à 242 actionnaires-propriétaires. « Il y a des membres qui croyaient que l’offre de 3,5 M$ était très acceptable, peut-être la majorité silencieuse, tel que recommandé par le C.A. Mais d’autres trouvaient cela insuffisant et ils sont convaincus que le Club vaut plus que cela. Une partie des membres ne voulaient absolument pas vendre », informe-t-il.

Finalement, il aurait aimé voir les deux hommes d’affaires aller de l’avant avec l’offre d’achat. « Je dirais que c’est ma plus grande déception que le vote n’ait pas eu lieu parce qu’au moins, on aurait eu un résultat, positif ou non », conclut Gilles Bisanti.