25 octobre 2022 - 07:00
Jean Cournoyer veut se rendre à 40 000 habitants d’ici 2030
Par: Jean-Philippe Morin

Jean Cournoyer a rencontré notre journaliste à son bureau, le 20 octobre. Photo Marcel Rainville | Les 2 Rives ©

Jean Cournoyer était préparé, lorsqu’il nous a reçu à son bureau. Il sort une feuille du nombre d’habitants au fil des années.

« Regarde : des villes comme Saint-Hyacinthe, Drummondville et Saint-Jean ont toutes connu une croissance en 20 ans. Toutes les villes créent de la richesse. Nous? Une baisse de 1000 habitants. Ce n’est pas normal! Il y a une raison à ça », avance l’homme d’affaires.

Jean Cournoyer s’est lancé tardivement dans la course à la mairie de Sorel-Tracy. Il a déposé son bulletin de candidature en début de semaine dernière, à quelques jours de la date limite. Il a trouvé son local, soit l’ancienne boutique Jacob sur la rue du Roi.

Il hésitait à le faire en raison de l’état de santé de sa mère, qui est décédée il y a deux semaines. « Ça fait longtemps que j’y pense de me lancer. Je peux t’assurer que j’y vais pour les bonnes raisons. Souvent, on chiale, alors je me suis dit qu’au lieu de chialer, je vais y aller! », insiste-t-il.

Pour le développement

M. Cournoyer se dit tanné que la ville n’avance pas. Tanné de se faire dire qu’on est au bout de la 30. Selon lui, le potentiel de développement est énorme. « On est entre le fleuve et une rivière, on a un parc industriel de sept millions de pieds carrés… On est-tu capable d’aller chercher des investisseurs? Se développer comme tout le monde? », questionne-t-il.

Son objectif est de se rendre à 40 000 habitants d’ici 2030. Mais pour y arriver, il faudra du développement. C’est à ce moment, sans même que nous lui demandions, qu’il se lance dans le dossier de l’environnement et du développement résidentiel.

« On dirait que c’est politiquement hot de parler des arbres. J’aimerais bien trouver des endroits où on peut faire du développement et où il n’y a pas d’arbres. Il y en a deux près du boulevard Tracy et du chemin Saint-Roch, c’est en cours. Si tu veux développer seulement sur des terrains libres, bonne chance! Dans tous mes développements, j’ai toujours gardé des arbres et j’en ai toujours replantés. Je n’ai jamais fait de coupe à blanc. Il suffit de mettre des règles plus serrées pour empêcher du déboisement sauvage. Par exemple, si tu as un plan clair de garder six arbres qui ont 10 pouces de souche par terrain, c’est chiffré et c’est dans un plan. En ce moment, y’en n’a pas de plan! […] En ce moment, à la Ville, on s’en va dans le mur. On s’en va dans des batailles d’avocats. Il faut que tout le monde, les promoteurs, la Ville, les élus, il faut s’asseoir ensemble. S’il n’y a pas de dialogue, on ne réussira pas », dénonce-t-il.

Il cite comme exemple le développement des Boisés d’Angoulême (avant le projet Evo qui a lieu actuellement) où des arbres matures ont été gardés en harmonie avec les maisons.

Ouverture et transparence

Jean Cournoyer veut mettre plusieurs idées de l’avant s’il est élu le 20 novembre prochain. Entre autres, il veut former un comité d’une dizaine de citoyens, comprenant deux ou trois étudiant.e.s du Cégep de Sorel-Tracy, pour demander des avis sur des décisions.

« On pourrait les rencontrer une fois par mois pour leur donner les orientations de la Ville et demander ce qu’ils en pensent. Leur opinion peut venir contre-balancer ce qu’on a comme vision en tant qu’élus. J’ai toujours été à l’écoute de ma centaine d’employés dans mes entreprises, je vais faire la même chose avec la population comme maire », assure-t-il.

Il espère également amener plus de transparence dans les décisions. « Quand il y a des projets importants, par exemple à l’urbanisme, il faudrait mettre la population au courant avant qu’on approuve tous les considérants au conseil municipal le lundi. Pourquoi ne pas filmer des rencontres? Évidemment, je veux travailler avec les huit conseillers dans ce sens-là. »

Pas de conflit d’intérêts

Sans compter les nombreux projets dans lesquels il est impliqué, Jean Cournoyer possède six entreprises : Location Kiroule, Construction 2000, Pavage 2000, Immeubles Jean Cournoyer, le Club de golf Continental et le restaurant Les Tire-Bouchons.

« Si on parle d’un de mes projets ou d’un de mes blocs, je vais me retirer, tout simplement. Je n’ai pas besoin de soumissionner avec la Ville, comme pour l’asphalte. Je ne loue pas d’autos à la Ville et je n’aurai pas de lien avec la Ville par rapport à la construction. Je vais embaucher une personne qui va s’occuper des opérations de mes entreprises », soutient-il.

Et ses liens avec l’ex-maire Serge Péloquin? « Je ne vais pas là pour réchauffer son siège, je m’en vais là pour trois ans sûr! Je suis bien trop orgueilleux pour être le dauphin de Serge Péloquin. Je suis en complet désaccord avec ce qu’il a fait et je lui ai dit. Quand ça ne marche pas avec mes employés, je ne les espionne pas, je m’assois avec. »

M. Cournoyer compte jouer un rôle de maire à temps plein. « Je vais prendre les heures que ça va prendre! Je vais être partout, sans être en conflit d’intérêts. Je n’y vais pas pour l’argent, même que je remets mon salaire à des organismes. Mon argent est gagné, j’y vais pour donner un coup de main à ma communauté et à la ville », conclut-il.

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