Après avoir fait ses classes à l’École de laiterie de Saint-Hyacinthe, Jean-Pierre Chalifoux avait repris le flambeau de la Laiterie en 1976 avec ses frères André, Jacques et Sylvain. Ensemble, ils avaient modernisé les équipements et implanté des technologies de collecte du lait. Ils avaient aussi commencé à distribuer leurs produits à travers la province. Il a été vice-président de la Laiterie Chalifoux de 1969 à 1998 et président de 1998 à 2015.
Durant sa carrière, il a remporté de nombreux prix, notamment au Gala du mérite économique de Sorel-Tracy où il avait été nommé Intervenant économique de l’année en 1996 et Grand Bâtisseur en 2005. Cinq ans plus tard, en 2010, il avait été lauréat du Prix Donat Roy, soulignant son travail et son implication dans l’industrie laitière québécoise.
Jean-Pierre Chalifoux laisse dans le deuil plusieurs proches, notamment ses enfants, ses petits-enfants ainsi que ses arrière-petits-enfants.
En discussion avec notre journaliste, le fils de Jean-Pierre Chalifoux, Alain, lui a livré un vibrant hommage. « C’était un homme qui croyait fervemment en la région et il était fier des gens de Sorel-Tracy. […] Il était un homme d’affaires, un bâtisseur et il était surtout un homme de famille. Il a accordé beaucoup de temps à ses petits-enfants et arrière-petits-enfants. […] Il a été un mentor pour mon fils, Rolland-Pierre, et aussi pour Mélanie, ma cousine », a-t-il relaté avec transparence.
Son petit-fils, Rolland-Pierre Chalifoux, qui est notamment président et directeur général de Irony Cannabis, a publié un témoignage sur sa page Facebook. « Merci pour tout Papi. Je viens de perdre un grand ami, un grand mentor et un grand-père. Tes conseils, tes histoires, je les dévorais. Et même tes chansons. […] Je brandis le flambeau avec fierté et je vais tout essayer pour faire de ce monde un monde meilleur. Bon repos bien mérité, tu as été une étoile pour moi et j’en suis chanceux », a-t-il écrit.
Cent ans d’innovation familiale
C’est en 1920 que la Laiterie Chalifoux avait vu le jour sous l’impulsion d’Alexandrina Chalifoux, la grand-mère de Jean-Pierre Chalifoux, qui avait commencé à distribuer des surplus de lait de son troupeau.
Plus tard, en 1959, la marque Riviera a vu le jour grâce à l’arrivée du cheddar, gracieuseté de Jean-Paul Chalifoux, le père de Jean-Pierre. Il fut l’un des premiers à obtenir son permis de pasteurisation en 1942. Et en 1988, son fils, Alain Chalifoux, fier représentant de la quatrième génération, a implanté des innovations de technologie supérieure, comme l’ultrafiltration du lait et la coagulation en contenu, une première en Amérique du Nord.
« Chaque génération a apporté quelque chose. Mon arrière-grand-mère, c’était les voitures à chevaux. Mon arrière-grand-père Napoléon, forgeron de métier, a bâti quatre voitures à lait à l’époque. Puis, mon grand-père Jean-Paul a amené l’usine là où elle est présentement [2020], alors qu’elle était auparavant près de la ferme. Avant, c’était du lait pur, mais il a amené le lait pasteurisé, en plus de la vente de lait de consommation à Sorel. Mon père Jean-Pierre a amené le fromage et la qualité. Il a surtout amené notre distribution chez Steinberg », avait expliqué Alain Chalifoux au journal Les 2 Rives en 2020 dans le cadre du 100e anniversaire de la Laitierie.
En 2021, la Laiterie Chalifoux avait été vendue à la Coopérative française Alsace Lait.