Jean Rajotte, qui est aujourd’hui âgé de 81 ans, a grandi dans une famille au sein de laquelle la lecture s’avérait fort importante et, comme bien des enfants, il a découvert le goût de la lecture avec Tintin et Spirou, d’abord. « J’ai été pensionnaire dans des collèges, des endroits où il y avait de petites feuilles de chou et j’écrivais des potins sur ma classe. Je suis tombé dans la potion magique à ce moment », raconte Jean Rajotte d’entrée de jeu.
Le Sorelois doit beaucoup à ses oncles qui étaient fort éduqués, cultivés. « Et il y avait toujours des choses à lire dans la maison et c’est la lecture qui m’a donné le goût d’écrire », explique-t-il.
Jean Rajotte a connu ensuite une carrière d’enseignant en histoire, à l’école secondaire Bernard-Gariépy et aussi au primaire, dans différentes matières. « J’ai commencé à écrire des lettres dans les journaux il y a 44 ans, en 1980 à l’époque du référendum. C’est un article de Solange Chaput-Rolland, ancienne sénatrice à Ottawa, qui venait d’effectuer un voyage à travers le Canada, et qui a été désabusée par le drôle de bilinguisme au pays, qui m’a interpellé à l’époque. J’ai commencé à écrire sur la politique, cela entremêlé de textes sur l’histoire, le patrimoine, sur la langue française, sur mes souvenirs de jeunesse (enfance et adolescence) et autres faits de la vie de tous les jours. J’écris sur un peu tous les sujets. Je n’ai jamais eu la hantise de la page blanche », indique M. Rajotte, qui se considère comme étant d’abord un pamphlétaire.
Faire plaisir et se faire plaisir
Si Jean Rajotte écrit pour susciter des réactions des lecteurs, s’il écrit pour eux, il écrit aussi et surtout pour lui. « La première chose que je fais en me levant le matin, vers 5 h, c’est de prendre une plume, mon cahier Canada et de coucher sur papier ce que je ressens », nous dit celui qui a aussi écrit des textes pour toutes sortes d’événements, comme des funérailles ou des hommages.
Pour lui, l’écriture est un moyen très libérateur de canaliser ses émotions, mais ce qu’il préfère sans doute, par-dessus tout, c’est écrire sur sa ville, la quatrième ville en ancienneté au pays, son histoire, son patrimoine. À ce propos, il déplore que, lors de visites guidées de la ville, on parle du patrimoine bâti au passé. « Il ne reste plus grand-chose debout. Les incendies au fil du temps ont fait beaucoup de dommages, mais aussi l’indifférence des gens, l’indifférence des décideurs », croit-il.
On lui a souvent fait remarquer qu’il devrait écrire un bouquin. « J’aime écrire des textes courts », de répondre Jean Rajotte à ce sujet.
Chose certaine, le Sorelois n’a pas fini de partager ses opinions avec les lecteurs. Surveillez donc les textes apposant sa signature au cours des prochains mois.