Le mercredi 27 octobre dernier, Kyle Beach s’est identifié comme étant le fameux John Doe 1 dans l’enquête visant les Blackhawks de Chicago. Il devenait ainsi le premier accusateur de l’ancien entraîneur vidéo des Blackhawks Brad Aldrich, dans une affaire d’agression sexuelle datant de mai 2010.
« J’étais vraiment sous le choc quand j’ai appris la nouvelle, lance d’emblée Francis Beauvillier, qui a joué avec Kyle Beach en 2019-2020 en Hongrie. Jamais je n’aurais pensé qu’une telle chose pouvait arriver à un être humainet à un gars que je côtoyais régulièrement. »
Dix ans après les événements, alors qu’il a été prouvé que certains membres de l’état-major de l’équipe étaient au courant des faits sans réagir pour ne pas nuire à leurs chances de gagner la Coupe Stanley, une véritable vague de contestation a traversé le monde du hockey. Résultat des courses : les Blackhawks ont été condamnés à payer une amende de 2 M$ pour les « procédures inadéquates de l’organisation et la réponse insuffisante et opportune », l’entraîneur-chef de l’époque, Joel Quenneville, a dû quitter ses fonctions avec les Panthers de la Floride et le directeur général de la formation illinoise, Stan Bowman, a lui aussi démissionné.
Malgré la tristesse qui l’a envahi lorsqu’il a appris la nouvelle, Beauvillier est fier que son ami ait dénoncé publiquement les agissements de Brad Aldrich. « Il fait preuve de beaucoup de courage et d’une force mentale incroyable. C’est inconcevable de savoir qu’il a gardé ça pour lui pendant plus de dix ans. […] Annoncer publiquement qu’il est la victime, ça nécessite une force mentale et émotionnelle épouvantable », admet son ancien coéquipier et ami.
Bien qu’ils aient disputé seulement une saison ensemble, Francis tenait à être présent pour Kyle durant ses moments plus difficiles. « Je l’ai texté récemment pour lui offrir mon aide. Il m’a répondu qu’il appréciait mon message. Parfois, seulement être à l’écoute de la personne et lui offrir son aide peut faire toute la différence », confie-t-il, tout en mentionnant avoir été très émotif lorsqu’il a écouté l’entrevue livrée par Kyle Beach à TSN.
Alors qu’ils se sont côtoyés pendant quelques mois en Europe, les deux jeunes hockeyeurs avaient rapidement développé une amitié. Malgré tout, Francis n’avait jamais perçu de signes avant-coureurs de détresse chez son ami.
« Avec les Polars Bears, c’était un farceur. Il était aimé de tout le monde dans le vestiaire. Je l’ai côtoyé au quotidien pendant une année, mais j’avais l’impression de le connaitre depuis cinq ans tellement on s’entendait bien. C’est plate qu’une situation de la sorte arrive à n’importe qui, mais surtout en sachant quel genre de personne est Kyle », détaille Francis.
Un sujet délicat
Après la sortie médiatique de Beach, plusieurs joueurs de la LNH ont exprimé publiquement leur dégoût à l’égard de la situation et des gens qui n’ont pas protégé Kyle, qui était âgé de seulement 20 ans lors des événements.
Lorsque questionné sur sa réaction quant à l’inaction de certaines personnes chez les Blackhawks, Francis s’est dit assez surpris. « C’est un sujet très délicat. Je n’étais pas dans la chambre et dans l’équipe lors des événements, mais c’est questionnable que la situation n’ait pas évolué lorsque les dirigeants ont appris la nouvelle », mentionne-t-il.
« Quand quelqu’un demande de l’aide, que ce soit au hockey ou ailleurs, tu dois le supporter », conclut Francis Beauvillier, vraisemblablement tourmenté par la nouvelle.