30 avril 2024 - 08:03
Budget de 8 M$
Jeux du Québec en 2027 : un dossier technique étoffé pour la candidature de Sorel-Tracy
Par: Jean-Philippe Morin

Le directeur général de la Ville, Carlo Fleury, le directeur du Service du loisir et milieu de vie, Benoît Simard et Marie-France Delage de Loisir et Sport Montérégie, ont présenté les grandes lignes sur dossier technique. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

Le président du comité de candidature, Yanick Lévesque, la co-porte-parole du comité Marie Mathieu et le maire de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin, ont partagé leur enthousiasme face à la candidature de la Ville aux Jeux du Québec en 2027. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

La Ville de Sorel-Tracy a déposé son dossier technique de 315 pages à Sports Québec il y a quelques semaines afin d’obtenir les Jeux du Québec à l’été 2027. Le 24 avril, les médias ont pu en apprendre davantage sur les lieux prévus pour les compétitions, le budget et les infrastructures manquantes.

Dans une présentation de 45 minutes, le directeur du Service du loisir et milieu de vie, Benoît Simard, et Marie-France Delage, de Loisir et Sport Montérégie, ont non seulement présenté les sites sportifs, mais aussi les sites non sportifs et les sites des cérémonies advenant que Sorel-Tracy obtienne les Jeux. Rappelons que la Ville est en compétition avec Saint-Georges-de-Beauce. « On présente toutes nos compétitions dans un rayon de six kilomètres. C’est un gros plus pour notre candidature avec Sports Québec », assure M. Simard.

Sites sportifs

Les principaux défis au niveau des infrastructures sont l’absence d’une piste d’athlétisme et d’une piste de BMX. Des projets sont toutefois dans l’air.

D’abord, à l’école secondaire Fernand-Lefebvre, la Ville aimerait que la piste déjà présente, obsolète, soit refaite. Des discussions sont déjà en cours avec le Centre de services scolaire de Sorel-Tracy en lien avec un scénario de partage de coûts. « Une telle piste, si on regarde ce qui s’est fait à Rimouski, Trois-Rivières ou Rivière-du-Loup qui ont accueilli les Jeux, ça tourne de 3 à 5 M$ », souligne Benoît Simard. Advenant que la construction n’aille pas de l’avant, le plan B serait de présenter les compétitions d’athlétisme à l’école Gérard-Filion de Longueuil.

Quant à la piste de BMX, évaluée à 1 M$, on prévoit la construire au parc Dorimène-Desjardins, près de la descente de mise à l’eau. Le plan B est prévu au parc Marie-Victorin à Saint-Bruno. « Sports Québec nous demande toujours de présenter un plan B si on n’a pas encore l’infrastructure. Le but est de construire ces infrastructures, laisser un legs à la ville et de tout présenter ici », assure le directeur du Service du loisir et milieu de vie.

Parmi les infrastructures pas encore construites, on note le complexe aquatique, dont l’appel d’offres devrait être lancé cet été. Même si on prévoit qu’il sera construit et opérationnel dès 2026, soit quelques mois avant les Jeux, le plan B demeure tout de même la piscine Laurier-R.-Ménard. « On a reçu la confirmation de Sports Québec qu’elle était conforme même avec seulement six corridors, ce qui est une excellente nouvelle », lance Benoît Simard, qui a tout de même bon espoir que le nouveau complexe aquatique sera prêt pour présenter les compétitions.

Pour les autres sports présentés, la région possède tout ce qu’il faut. Par exemple, les parcs Dorimène-Desjardins et Michel-Pelletier ainsi que le stade René-St-Germain accueilleront les athlètes en baseball, alors que les gymnases des écoles secondaires et du cégep seront les hôtes des compétitions de basketball et de volleyball. Le tir à l’arc sera pratiqué au Parc régional des Grèves, à Contrecœur, dans l’espace Champlain, alors que le parc Michel-Pelletier accueillera les compétitions de volleyball de plage.

Le cyclisme sur route aura comme point de départ le Club de curling Aurèle-Racine (son bâtiment servira d’entreposage pour les vélos), le golf sera joué aux Dunes et la nage en eau libre aura lieu au quai Catherine-Legardeur, près de la plage urbaine. D’ailleurs, le triathlon – avec nage en eau libre – aura comme point de départ ce quai, alors que la portion du vélo et de la course à pied se fera dans les rues avoisinantes ainsi qu’au parc Regard-sur-le-Fleuve.

Le parc Dorimène-Desjardins et le terrain synthétique accueilleront les joueurs de soccer, tandis que l’épreuve de vélo de montagne comptera sur deux sites : la place des Loisirs et le Parc régional des Grèves. « On pensait qu’on aurait eu besoin d’une montagne, mais non. Il est possible de faire la compétition dans ces deux endroits sans problème », assure Benoît Simard.

La voile sera pratiquée sur le fleuve Saint-Laurent, au Parc régional des Grèves, à la hauteur de Contrecœur. « On nous demande qu’il n’y ait pas de courant et c’est l’endroit où il y en a le moins. Ces installations sont déjà favorables au canot, par exemple. Si Rimouski ou Boucherville a pu le faire dans le fleuve, on peut aussi », indique M. Simard.

Sites non sportifs

La centrale administrative et de santé sera le Cégep de Sorel-Tracy. C’est l’endroit où les journalistes seront accrédités, mais aussi où les soins infirmiers pour les blessures mineures seront prodigués. « Il faut quand même s’occuper de 3000 jeunes. Ce sera le point central », précise Benoît Simard.

Des sites d’alimentation sont prévus dans divers endroits scolaires comme les écoles secondaires, le cégep et le Centre Bernard-Gariépy. Une douzaine de sites d’hébergement ont également été identifiés; outre l’Hôtel de la Rive, plusieurs écoles primaires et secondaires de la région accueilleront les athlètes. Environ 200 classes seront sollicitées.

Le site des cérémonies, autant d’ouverture que de fermeture, est le Colisée Cardin. Les athlètes pourront attendre sous le toit du Centre multifonctionnel Richardson avant d’entrer dans le Colisée.

Le village des athlètes sera le quai Catherine-Legardeur. Statera sera mis à contribution pour les athlètes. « Il arrive qu’une compétition prenne fin le jour 1. Entretemps, les athlètes peuvent aller au village pour se distraire. C’est un endroit exclusif pour eux et ils vont vivre des expériences inoubliables », expose Benoît Simard.

Finalement, le carré Royal a été identifié comme la Place des Jeux. « On y retrouvera des activités, une programmation, des spectacles. C’est un rendez-vous pour la population, un point d’ancrage des Jeux. Un lieu identitaire », renchérit-il.

Budget de 8 M$ et retombées économiques

Le budget préliminaire pour accueillir les Jeux du Québec est de 8 M$. « Les Jeux du Québec, c’est un tremplin pour la jeunesse. Quand on investit des sommes dans des infrastructures ou dans des événements qui vont contribuer à l’essor et l’épanouissement des jeunes, ce n’est jamais une dépense parce que ça contribue à faire que nos jeunes vont se dépasser et développer un grand sentiment d’appartenance en devenant des ambassadeurs », insiste le maire de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin.

Il y a quelques jours, Rimouski dévoilait un manque à gagner de 256 000 $ pour les Jeux d’été de 2023. « Pour un Rimouski qui a été déficitaire, on peut en nommer six ou sept qui ont été profitables », lance le directeur général de la Ville, Carlo Fleury, en référence à l’héritage de 491 000 $ à Thetford Mines en 2019.

Le maire rappelle également qu’un montant de 5 M$ de Québec servira pour des infrastructures. Selon lui, la Ville a fait ses devoirs. « Nous on investit, et de ces investissements il y aura des legs. Surtout des legs en termes de mobilisation et de politiques mises en place. Est-ce que ce sera déficitaire ou non? On ne peut pas le dire tout de suite, mais le budget tourne autour de 8 M$ et on aura des leviers financiers. À Rimouski, c’est 256 000 $ de déficit, mais pour des jeunes qui ont eu une expérience avec un rayonnement national… », laisse-t-il tomber.

Et les fameuses retombées économiques? Elles sont difficiles à calculer, mais elles ont été estimées entre 12 et 16 M$ à Sherbrooke en mars 2024. « Si on regarde juste l’organisation des Jeux, il y a la restauration, l’hébergement, les fournisseurs appelés à aménager les sites, le volet du transport, les entreprises sanitaires… », énumère Marie-France Delage.

Une fierté

La co-porte-parole du comité de candidature, Marie Mathieu, a participé à deux reprises aux Jeux du Québec en natation, soit à Montréal et Thetford Mines.

« Ce n’est que du bon. Accueillir les Jeux ici, ça peut encourager les jeunes, leur montrer qu’à Sorel-Tracy, il y a la possibilité de faire du sport et qu’on peut se rendre loin », plaide-t-elle.

Le président du comité de candidature, Yanick Lévesque, en rajoute : « Ça fait tellement du bien que dans la région de Sorel-Tracy, il y ait quelque chose de rassembleur qui touche au sport et à la jeunesse. Ça se passe chez nous. La force de notre candidature, c’est toute son équipe. Je suis épaté par le travail fait par ces gens-là. C’est une belle fierté. »

Les prochaines étapes

Sports Québec a donné une note sur 350 points à la Ville de Sorel-Tracy pour son dossier technique. Comme elle est en compétition avec Saint-Georges, elle s’est abstenue de dévoiler la note obtenue. « À la lumière des résultats obtenus, c’est sans hésitation qu’on poursuit nos démarches », lance le maire Patrick Péloquin, sourire en coin. « On peut encore améliorer notre dossier », ajoute Marie-France Delage.

Ainsi, le 29 mai, la Ville doit avoir déposé son cahier de partenaires (financiers et de services) ainsi qu’un budget préliminaire. Le 30 octobre, il s’agira du dépôt du cahier final de candidature, qui « devrait être le double » des 315 pages déposées en avril, selon Benoît Simard. Puis, en janvier 2025, l’annonce du milieu hôte sera faite.

Deux scénarios de dates sont sur la table pour les Jeux du Québec en 2027 : du 30 juillet au 7 août ou du 6 au 14 août.

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