La neige a commencé à tomber en fin de soirée, le lundi 10 novembre. Rapidement, l’accumulation, qui se chiffre à une vingtaine de centimètres, a provoqué des interruptions électriques aux quatre coins de la MRC de Pierre-De Saurel. Selon Hydro-Québec, de nombreux arbres portaient encore leurs feuilles, ce qui a accentué le poids de la neige mouillée. Des branches fragilisées se sont alors brisées et sont entrées en contact avec le réseau électrique.
Le mardi 11 novembre, vers 8 h 30, la région était la plus durement touchée de la Montérégie avec pas moins de 21 586 adresses sur 29 962 sans électricité (72 %). Les autres MRC les plus affectées étaient Acton (39 %), La-Vallée-du-Richelieu (32 %) et des Maskoutains (32 %).
Au fil des heures, la situation locale s’est aggravée. Vers 10 h 30, 25 365 foyers étaient privés d’électricité dans la MRC de Pierre-De Saurel, ce qui représentait 85 % des clients. Aucune autre MRC montérégienne ne dépassait alors la barre des 39 %.
En début de journée, le mercredi 12 novembre, 10 380 des clients régionaux (35 %) demeuraient privés d’électricité. Encore à ce moment, la région était la plus impactée en Montérégie. Ailleurs, les proportions tournaient autour de 10 %.
En fin de journée, le 12 novembre, 4212 clients (14 %) n’avaient toujours pas d’électricité dans Pierre-De Saurel, tandis que les autres MRC de la Montérégie étaient toutes passées sous la barre des 3 %.
Le jeudi 13 novembre au matin, on comptait encore 1493 clients sans électricité en Montérégie. De ce nombre, 1259 étaient des clients de la MRC de Pierre-De Saurel. La société d’État assurait mobiliser toutes les équipes nécessaires pour rétablir le courant dès que possible. Néanmoins, le jeudi 13 novembre, des personnes vivaient dans le noir depuis plus de 72 heures.
Face à ces données, Hydro-Québec souligne que la région de Pierre-De Saurel comporte une forte présence d’arbres près du réseau. « Par endroits, on retrouve des fils électriques au sol. Les arbres s’affaissaient sur les fils et les font tomber. On doit donc dégager les arbres avant de procéder au rétablissement du service », explique Julie Daigneault, conseillère affaires régionale chez Hydro-Québec.
Plusieurs bâtiments publics ont été fermés en raison des coupures électriques, notamment tous les établissements du Centre de services scolaire de Sorel-Tracy (CSSST) et le Cégep qui étaient fermés les 11 et 12 novembre.
Plus de 130 appels d’urgence
Dès le lundi soir, le Service de protection et d’intervention d’urgence de Sorel-Tracy (SPIUST) a été submergé d’appels, si bien que le mardi 11 novembre, en matinée, des alertes ont été déclenchées pour mobiliser tout le personnel disponible. Le 13 novembre, au matin, le Service avait répondu à plus de 130 appels depuis lundi soir pour des incendies, des accidents de la route, des branches cassées dangereuses, la détection de gaz, etc.
« Nous travaillons sans arrêt depuis lundi soir. Lorsque nous avons sonné l’alarme générale, une trentaine de pompiers travaillaient sans relâche sur le terrain, répondant à chaque appel. C’est vraiment un travail exceptionnel qu’ils effectuent », a confié Roger Lamanque, directeur du SPIUST, jeudi matin.
Ce dernier souligne aussi le travail indispensable des adjointes qui œuvrent dans l’ombre pour assurer le bon fonctionnement du programme PAIR, un service d’appels automatisés. « Elles s’assurent que des personnes âgées et en perte d’autonomie soient en sécurité. Elles font un travail indispensable », explique M. Lamanque.
Des municipalités activent
Toute la semaine, des équipes de la Ville de Sorel-Tracy étaient sur le terrain, soit pour déneiger ou disposer des nombreuses branches et arbres tombés sur le territoire.
Aussi, la plupart des municipalités ont mis un bâtiment municipal à la disposition des gens qui souhaitaient se réchauffer ou recharger leurs appareils électroniques.
La Ville de Sorel-Tracy a ouvert un centre d’hébergement temporaire au Marché des arts Desjardins. Des collations et breuvages chauds étaient disponibles. En plus du site d’hébergement, les personnes qui souhaitaient se réchauffer, recharger leurs appareils électroniques ou se doucher pouvaient se rendre aux bibliothèques (Le Survenant et Marie-Didace), à la piscine Laurier-R.-Ménard et à la Maison des gouverneurs.
Le centre d’hébergement temporaire au Marché des arts a été fermé le 13 novembre à midi. Au total, 76 personnes s’y étaient réfugiées.





















