Différentes armes comme l’arbalète, l’arc et l’arme à chargement par la bouche sont déjà autorisées pour la chasse au cerf dans les zones de chasse sur le territoire de la MRC de Pierre-De Saurel, soit les zones 7 nord et 8 nord. Nouveauté cette année, la carabine sera autorisée. La période pour chasser le cerf avec cette arme sera du 7 au 22 novembre.
Un citoyen de Saint-Robert, chasseur depuis plus de 50 ans, a fait part au ministère et au journal Les 2 Rives de son inquiétude face à l’ajout de ce type d’arme.
Il avance que la région compte plusieurs villages, près les uns des autres, avec de nombreuses résidences et fermes. Il craint que des balles se perdent et touchent des biens ou même des gens puisque la portée de tir est, selon lui, au-delà d’un kilomètre.
Contrôler la population de cerfs
Dans la région, les populations de cerfs ont particulièrement augmenté et le nombre de chasseurs a diminué. Le coordonnateur provincial de la gestion du cerf de Virginie pour le ministère, le biologiste François Lebel, explique que Québec s’est penché sur des moyens de rendre la chasse plus optimale pour contrôler les cheptels et ainsi diminuer les problématiques liées comme les accidents routiers et la prédation des cerfs dans les jardins et les champs.
Parmi les solutions, il y a l’ajout de la carabine, déjà utilisée ici pour la chasse au coyote, par exemple.
La Table nationale de la faune, ainsi que différents partenaires fauniques ont été consultés. La majorité s’est montrée favorable.
« Si le Québec chassait depuis les années 70 seulement à l’arc et qu’on commençait cette année à instaurer la carabine, on aurait pu avoir plus de préoccupations, mais ça fait 50 ans que la carabine est autorisée pour le cerf de Virginie dans la majorité des zones de chasse où le gibier est présent et ça se passe très très bien », précise M. Lebel.
Des accidents d’arme à feu ont déjà été répertoriés, mais souvent, l’accident se produit avec le chasseur lui-même en raison d’une mauvaise manipulation. Aucun cas de projectile qui aurait atteint un citoyen à plusieurs kilomètres n’a été signalé.
Pour l’encadrement de la décharge d’armes, il en revient aux municipalités de décider. Par exemple, à Sherbrooke, l’utilisation de la carabine est interdite dans certains secteurs urbains alors qu’en périphérie de la ville, elle est permise.
Également, pour la saison 2020, il sera possible de se procurer deux permis de chasse pour récolter deux cerfs dans deux zones différentes.
La vigilance de mise
L’Association des Chasseurs et Pêcheurs de Sainte-Anne-de-Sorel rappelle que la priorité est d’être vigilant. Le vice-président de l’association, Benoit Gagnon, explique que la carabine est une arme qui peut effectivement avoir une portée de tir d’un kilomètre et que si le chasseur ne fait pas attention, une balle pourrait se perdre. Cependant, le risque est faible.
C’est pourquoi il insiste sur l’importance de chasser avec une cache dans un arbre et de tirer vers le sol.
« Les chasseurs devraient garder l’habitude qu’ils avaient avec leur arme qui avait moins de portée. Aussi, de tirer d’une place sécuritaire et où tu vois où la balle peut arriver derrière », souligne M. Gagnon.
Avec la pandémie, les activités sportives en solo ont la cote, mais pour ce qui est de la chasse, M. Gagnon ne remarque pas une popularité accrue récemment. Cependant, il constate que le sport, qui avait perdu des adeptes dans les dernières années, tend à en regagner graduellement.