Cette maladie se caractérise, entre autres, par une accumulation anormale de graisse dans les jambes, combinée à une douleur constante et persistante et à l’hypersensibilité.
La carrière de Geneviève Goulet est en péril, tout d’un coup, mais pas définitivement. Pas si elle peut parvenir à vaincre cette maladie. Le problème, c’est que le manque de preuves scientifiques pour reconnaître la maladie fait en sorte qu’elle n’est pas reconnue au Canada et qu’aucun traitement n’est couvert par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).
« À part des bas de compression qui, à mon stade, ne fonctionnent tout simplement plus. La RAMQ me rembourse 75 % des 900 $ qu’ils me coûtent. Mais j’ai besoin de chirurgies disponibles en Europe et aux États-Unis à un coût faramineux et tant que je ne pourrai subir ces chirurgies, la lutte et le sport en général ne sont malheureusement plus possibles pour moi », se désole Geneviève Goulet.
De fait, le 30 mai, l’athlète soreloise pourra subir une première intervention à Tampa Bay, en Floride. « Mais je devrai rembourser 24 000 $ américains soit 32 835 $ canadiens. Et j’aurais besoin d’une deuxième intervention en août qui me coûtera 25 500 $ (34 875 $ canadiens) », révèle Geneviève Goulet.
Cela, c’est sans compter, les vols, l’hôtel et les repas. Et elle ne roule pas sur l’or, loin de là. « Je suis obligée de vendre des souvenirs, des costumes de lutte », admet Geneviève Goulet, les larmes aux yeux. Heureusement, elle peut encore gagner sa vie au centre de détention de Sorel-Tracy.
Triste pour les femmes
Femme au grand cœur, Geneviève Goulet, même si elle est elle-même touchée par la maladie, veut parler au nom de toutes les femmes qui sont atteintes de cette maladie. « Cette maladie est surtout associée aux femmes et elles vivent les mêmes épreuves, tant en matière de douleurs qu’en termes d’incompréhension et le manque de sensibilité du système de santé ». En effet, les médecins d’ici ont de la difficulté à comprendre le lipo-lymphœdème et l’associent à tort à l’obésité.
Parlant tout en éprouvant de la douleur, Geneviève Goulet réfute évidemment cette hypothèse. « Je m’entraînais intensément cinq jours par semaine et je prenais du poids inexplicablement. En quelques mois, je suis passée d’un entraînement de cinq jours à ne plus du tout être capable de m’entraîner. Outre une perte de sensation des hanches, j’éprouve des douleurs à partir de la taille et dans tout le bas du corps jusqu’aux chevilles. Je dors mal et je dois me retourner fréquemment dans mon lit, tellement c’est douloureux. Les drainages lymphatiques me soulagent, mais encore là, la RAMQ ne rembourse pas ce traitement », déplore-t-elle.
Promotion de la lutte féminine à Sorel-Tracy
Geneviève Goulet a déjà commencé à organiser des galas de lutte féminine, principalement à Montréal, mais elle aimerait en faire profiter les amateurs de Sorel-Tracy. « Même si je suis de moins en moins mobile, je tiens à rester impliquée dans le monde de la lutte à travers ce projet unique, soit de pouvoir produire des galas dans ma propre ville, ce qui me permettrait de réduire mes déplacements tout en apportant un spectacle unique et produit chez nous », mentionne-t-elle.
Elle lance ainsi un appel à ceux qui pourraient l’accommoder et lui suggérer des lieux où elle pourrait tenir ces événements. « Comme mes finances ont pris un coup en perdant mon deuxième revenu, je fais donc des recherches afin d’estimer les coûts de production et bien sûr, l’intérêt du public face a un tel projet », confie LuFisto. Et elle sait que l’intérêt à Sorel-Tracy est là.