L’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEIC) mène présentement une évaluation d’impact fédérale pour ce projet majeur situé dans la zone industrialo-portuaire. QSL International Ltée propose la construction et l’exploitation d’un nouveau terminal portuaire et le projet consisterait en la construction d’un nouveau quai flottant et des infrastructures intermodales connexes. Le projet soutiendrait le transport des biens agricoles, d’engrais, de sel de voirie et de pièces d’acier surdimensionnées et pourrait accueillir jusqu’à 35 navires par année.
Rappelons qu’en octobre 2024, QSL annonçait qu’un projet de 39 M$ était en cours pour l’implantation de ce quai flottant et la réfection d’installations portuaires à Saint-Joseph-de-Sorel. Le fédéral contribue à ce projet à la hauteur de 13,6 M$.
Trois préoccupations
Du 12 août au 11 septembre derniers, il était possible de soumettre, à l’AEIC, des commentaires sur l’étude d’impact du promoteur, qui est disponible en ligne. La CENAP a lu cette étude de plus de 1100 pages et ses inquiétudes reposent principalement sur trois axes.
Premièrement, il y aura un transbordement de centaines de milliers de tonnes de matière en vrac (sels de déglaçage et engrais notamment) depuis des navires vers un convoyeur et du quai d’amarrage jusqu’au site d’entreposage sur une distance de plus de 100 mètres vers des lieux d’entreposage.
« Les sels de déglaçage et les engrais sont de nature à perturber le milieu fluvial de façon grave. […] Nous ne croyons pas que l’utilisation d’un convoyeur sur la distance prévue entre le quai d’amarrage et les lieux d’entreposage puisse se faire sans qu’une partie de ces matières en vrac ne soit dispersée dans l’environnement, notamment dans les eaux du fleuve avec les risques que cela comporte […]. Nous sommes inquiets aussi des possibilités de dispersion aérienne de ces produits lors des activités de transbordement […] », écrit la CENAP.
Deuxièmement, la CENAP s’inquiète de voir l’arrimage de navires à un quai flottant amarré à des ducs-d’Albe (des pilotis enfoncés dans un bassin). « Sans nous prendre pour des experts en la matière, nous croyons qu’un quai flottant arrimé à des ancrages permette des activités de transbordement en vrac va forcément provoquer des chutes de vrac dans le milieu fluvial du simple fait des mouvements que subira une telle installation », craint le groupe environnemental.
Troisièmement, l’hivernage des installations et leur protection face aux mouvements des glaces sont une autre inquiétude de la CENAP. « Le projet prévoit le déplacement du quai flottant vers les installations de QSL à Saint-Joseph-de-Sorel pour la période hivernale. Les autres installations dans le fleuve vont-elles demeurer en place? Peuvent-elles supporter les impacts du mouvement de glaces? » questionne la CENAP, en ajoutant être aussi inquiète des impacts de la circulation de camions sur le chemin du Golf et les routes 132 et 30, alors que 6000 à 14 600 voyages par année de camion sont anticipés.
L’Agence d’évaluation d’impact du Canada examinera maintenant les commentaires reçus pour la préparation de la version provisoire du rapport d’évaluation d’impact. Ensuite, une prise de décision sera faite au cours des prochains mois.