30 avril 2015 - 00:00
La Commission scolaire de Sorel-Tracy se dit submergée par la tâche bureaucratique
Par: Sarah-Eve Charland

Au cours des dernières années, la Commission scolaire (CS) de Sorel-Tracy déplore l’augmentation de la charge de travail bureaucratique drastique alors qu’elle a dû couper dans les ressources administratives pour supporter les compressions budgétaires.

« Nous avons fait les choix de maintenir les services aux élèves. Ceux-ci ont forcément eu des impacts sur les services offerts à la population en général », explique la responsable aux communications de la CS, Christine Marchand.

Au cours des cinq dernières années, la CS a subi des compressions budgétaires de près de 5,5 M$. Afin d’éloigner les coupures des services aux élèves, l’organisation a dû diminuer les ressources en administration. Durant la dernière année, les dépenses administratives constituaient 4,2% du budget total.

Neuf postes ont été abolis au centre administratif en cinq ans, soit 25% des postes, à l’exception des conseillers pédagogiques. La CS a notamment fermé le comptoir des taxes scolaires où l’on percevait auparavant les paiements. On a aussi aboli le poste de réceptionniste qui accueillait la clientèle et les appels.

« Toutes les abolitions de postes faites au cours des dernières années font en sorte que les tâches du personnel de soutien ont été augmentées ou jumelées, diminuant ainsi d’autant le service rendu à la clientèle. Que l’on pense à la réception des parents qui viennent acquitter les frais du transport du midi, à la réception des gens qui viennent chercher des relevés de notes conservés aux archives, ou à la réception des parents ou élèves qui souhaitent déposer une plainte. »

Les services sont encore offerts. Le manque de ressources peut parfois occasionner des délais dans le traitement des demandes, mentionne-t-elle.

Une charge augmentée

La CS a vu sa charge administrative augmenter au fil des ans relativement aux nouvelles lois en vigueur. Elle doit remplir et fournir des redditions de compte ou plusieurs rapports par année au ministère de l’Éducation.

Notamment, la Loi sur la gestion et le contrôle des effectifs des organismes publics oblige la CS à fournir aux deux semaines des données relatives aux effectifs et à faire des changements aux règles sur l’octroi des contrats de service.

La réponse du ministère

« Depuis 2012, avec la collaboration étroite du milieu scolaire, le Ministère a réduit de façon substantielle la quantité de demandes d’information qu’il adresse annuellement aux commissions scolaires et a optimisé les façons de faire à cet égard. Différentes mesures ont été implantées pour alléger les procédures de collecte d’information », assure la porte-parole du ministère de l’Éducation, Esther Chouinard.

La responsable aux communications de la CS ne remarque pas les effets des mesures ministérielles sur le terrain. Elle réitère que les demandes d’informations ne cessent d’augmenter.

« Malgré le respect de la Commission scolaire a envers l’opinion du ministère, nous ne saurions nous rallier à celle-ci. […] Je confirme qu’un portail de transmission a été mis sur pied par le ministère, mais que celui-ci connaît des ratés tellement importants qu’il nous faut désormais investir le double du temps pour donner suite aux demandes ministérielles. »

Quelques exemples des tâches ajoutées

– Reddition de comptes relative à la mise en place des dispositions de la Loi sur l’instruction publique en ce qui a trait à la lutte à la violence et à l’intimidation

– Reddition de comptes relative au respect du projet de loi 100 (diminution des effectifs et des dépenses de nature administrative)

– Mise en place du Responsable de l’observation des règles contractuelles (RORC) pour un suivi serré de l’octroi des contrats

– Mise en place des Principes comptables généralement reconnus (PCGR) et de diverses procédures de contrôle interne

– Vérification systématique des antécédents judiciaires des employés

– Analyse et mise en place des multiples projets de loi mis de l’avant au cours des dernières années et visant le secteur de l’éducation

– Production de quatre rapports financiers trimestriels au surplus du rapport annuel financier exigé par le MÉLS

– Augmentation des redditions de comptes dans le rapport financier annuel, qui est passé de 17 à 58 pages

– Reddition de comptes sur les allocations supplémentaires, qui sont passées de 32 à 52 au cours des cinq dernières années

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