6 juin 2023 - 08:30
Mission économique en France
La délégation soreloise revient avec beaucoup d’ambition pour la région
Par: Alexandre Brouillard

De gauche à droite :David Plasse (DÉPS), Patrick Péloquin (Ville de Sorel-Tracy), Alexandre Duguay (OTAN), Sylvain Dupuis (MRC de Pierre-De Saurel), Yvan Lebel (Elecso), Anthony Letendre (Aciers Richelieu/Usinage St-Laurent) et Julien Cormier (Délégation générale du Québec à Paris). Photo gracieuseté

La délégation québécoise lors de la mission économique en France. Photo gracieuseté

Les représentants de la région de Sorel-Tracy sont revenus de leur mission économique en France gonflés à bloc, alors qu’ils ont réussi à saisir cette opportunité pour développer des partenariats. Le journal s’est entretenu avec deux d’entre eux.

À peine de retour au pays après la mission qui s’est déroulée dans l’Hexagone du 20 au 27 mai, le maire de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin, a confié être pleinement satisfait. « On a vu l’expertise française ainsi que les grosses compagnies et leur savoir-faire », confie-t-il d’emblée avec enthousiasme.

L’ingénieur et chargé de projets chez Aciers Richelieu, Anthony Letendre, est lui aussi fier des résultats de la mission. « Pour Aciers Richelieu et Usinage St-Laurent, c’est intéressant de travailler avec la Ville dans des projets comme ça. La construction navale, on n’en a jamais vraiment fait, mais c’est exactement ce qu’on fait tous les jours. Pour nous, tous types de projets qui concernent l’acier et la fabrication, on est intéressé », explique-t-il.

Ces derniers étaient accompagnés par le préfet de la MRC de Pierre-De Saurel, Sylvain Dupuis, le directeur général de Développement économique Pierre-De Saurel (DÉPS), David Plasse, et le vice-président d’Elecso, Yvan Lebel. Sans oublier le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, et une trentaine d’acteurs économiques de diverses régions du Québec.

Ainsi, grâce à l’invitation de l’Association des fournisseurs du Chantier maritime Davie Canada, les représentants de la région ont participé à plusieurs activités. Ils ont notamment visité la Délégation générale du Québec à Paris et se sont rendus à Nantes, Saint-Nazaire, Toulon et La Ciotat pour visiter d’importants chantiers maritimes. Ils ont aussi rencontré le Groupement des Industries de Construction et Activités navales (GICAN).

Plusieurs objectifs à remplir pour la Ville

Lors de cette mission commerciale canadienne – la plus importante pour le Canada reliée à la construction navale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale – la Ville de Sorel-Tracy s’était fixé quatre objectifs, soit observer l’expertise française en production navale, examiner quelles entreprises françaises pourraient s’établir dans la région et être un atout dans la stratégie soreloise, vérifier si un marché d’exportations pour les entrepreneurs sorelois existe en France et tisser des liens avec des entreprises québécoises présentes lors de la mission.

« Je ne peux pas dire s’ils sont tous réalisés parce qu’on vient d’arriver, confie le maire. On n’a rien de signé encore. Une chose est sûre, on a vu l’expertise française et des processus très intéressants qu’on va apporter chez nous. Puis, au moins deux ou trois entreprises françaises nous ont dit qu’elles seraient intéressées de s’établir ici [Sorel-Tracy]. Évidemment, ça dépend toujours de nos infrastructures et de notre capacité d’accueil. »

Concernant l’exportation soreloise en France, M. Péloquin indique avoir tissé « d’excellents liens » avec les conseillers économiques de la Délégation générale du Québec à Paris. « Ce sont eux qui travaillent pour amener des entreprises québécoises à faire des affaires en France. On sait que le gouvernement du Québec a demandé à la délégation de doubler ses objectifs d’investissements québécois en France. On a ouvert un nouveau marché à nos entrepreneurs », explique-t-il.

Patrick Péloquin affirme aussi que l’efficacité de la délégation soreloise a impressionné d’autres entrepreneurs québécois présents lors de la mission. « On leur a parlé des avantages de la région avec nos six millions de pieds carrés de terrains industriels disponibles », confie-t-il.

Devenir un pôle d’innovation

À terme, avec cette mission, le maire souhaiterait voir Sorel-Tracy devenir un pôle d’innovation maritime. « On va attirer des navires chez nous pour en faire l’entretien avec nos installations, mais en plus, on pourrait en faire la mise à niveau avec les nouvelles technologies qui existent. […] Autant les entreprises françaises que québécoises sont intéressées par ça », détaille Patrick Péloquin.

Aussi, la Ville souhaite fournir le chantier Davie en infrastructures pour notamment construire des cabines de navires et des tours d’habitations. « En étant un pôle d’innovation maritime, ça va faire de Sorel-Tracy un port incontournable dans la voie du Saint-Laurent », croit le maire.

Une vision à long terme pour Aciers Richelieu

En se joignant à la délégation soreloise, l’objectif d’Aciers Richelieu et Usinage St-Laurent était d’analyser les infrastructures et les équipements nécessaires dans le domaine de la fabrication navale. Aussi, l’entreprise voulait tisser des liens avec le Chantier maritime Davie Canada, dont des représentants étaient aussi de la mission.

« On aimerait devenir fournisseur pour la Davie dans les prochaines années et travailler en collaboration avec eux. Aciers Richelieu et Usinage St-Laurent sont des compagnies continuellement en expansion », confie Anthony Letendre.

Fraîchement de retour à Sorel-Tracy, le jeune ingénieur affirme que les objectifs de la compagnie ont ou seront remplis. « C’est du long terme. Il y a les contrats pour les brise-glaces, mais avant qu’une plaque d’acier soit coupée, ça n’ira pas avant trois ou quatre ans. On doit donc démontrer que nous serons encore présents dans les prochaines années », explique-t-il.

Dans les prochaines semaines, des représentants de la Davie seront de passage à Sorel-Tracy et visiteront les installations d’Aciers Richelieu et Usinage St-Laurent. « On veut aussi continuer de travailler avec la Ville pour le développement du parc industriel et faire travailler les gens de la région », conclut Anthony Letendre.

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