3 septembre 2024 - 08:27
La directrice générale de Sainte-Victoire-de-Sorel suspendue sur fond de dissensions
Par: Alexandre Brouillard

La zizanie règne entre la Municipalité de Sainte-Victoire-de-Sorel et sa directrice Stéphanie Dumont. Photo Alexandre Brouillard | Les 2 Rives ©

La Municipalité de Sainte-Victoire-de-Sorel a suspendu sa directrice générale, Stéphanie Dumont, qui était en arrêt de travail depuis quelques semaines. Les deux partis sont d’ailleurs en litige, alors que Mme Dumont a porté plainte contre la Municipalité pour pratique interdite au Tribunal administratif du travail.

Le lundi 26 août, lors d’une séance extraordinaire particulièrement houleuse du conseil municipal, les élus ont accepté à la majorité que la Municipalité soit représentée par Raynald Mercille et Louis Béland du cabinet DHC avocats dans le dossier. Seuls les conseillers Martin et François Cournoyer ont voté contre la résolution, car ils ne souhaitaient pas l’embauche de ces avocats sans connaître leur tarif.

Rejoint par notre journaliste, le maire de la municipalité, Michel Aucoin, a expliqué que « quelqu’un avait porté plainte contre la municipalité et qu’elle devait engager deux avocats pour se défendre ».

La personne en question est la directrice générale Stéphanie Dumont qui a confié à notre journaliste avoir porté plainte pour pratique interdite. Alors qu’elle était en arrêt de travail depuis quelques semaines, Mme Dumont devait retrouver ses fonctions le 5 août dernier. « La Municipalité a refusé mon retour sans raison légitime, confie-t-elle. J’ai reçu une lettre la semaine précédant mon retour prévu, disant que les justificatifs me permettant de retourner au travail n’avaient pas été retenus comme étant suffisants. »

Au même moment, la Municipalité a demandé un avis médical supplémentaire avant d’autoriser le retour de Mme Dumont. Une information validée par Michel Aucoin. « C’est l’avocat qui a demandé ça », a-t-il tout simplement laissé tomber, lorsque questionné sur les intentions du conseil municipal.

À ce sujet, Mme Dumont déplore qu’aucune discussion entre elle et le conseil n’ait été organisée avant de demander cet avis supplémentaire. « La demande de la Municipalité a été étudiée et elle ne semblait pas légitime. […] Il y a quand même des barèmes qui doivent être respectés », détaille celle qui est directrice générale de Sainte-Victoire-de-Sorel depuis six ans.

Suspendue avec solde

Lors de la même séance, une autre résolution a été adoptée par le conseil municipal, soit la suspension avec solde de l’employée #130099, soit Stéphanie Dumont. Encore une fois, Martin et François Cournoyer ont voté contre la résolution, ne sachant pas les raisons de la suspension.

Michel Aucoin a affirmé qu’une enquête interne sur le travail de Stéphanie Dumont est en cours et qu’elle est dirigée par l’avocat Raynald Mercille. Le maire n’a pas voulu divulguer les raisons de l’enquête. « C’est confidentiel. On attend les résultats avant d’en parler plus », a-t-il soutenu, précisant que les résultats devraient arriver bientôt.

La principale intéressée ne connaît pas le motif de l’enquête. « Je n’en ai aucune idée! Tout semble très flou et très peu légitime », a laissé tomber Stéphanie Dumont.

Cette dernière souhaite rencontrer les élus municipaux pour trouver un terrain d’entente. « Mon objectif est seulement de faire respecter mes droits de travailleur. Si la Municipalité continue à faire des pratiques qui contreviennent à la Loi sur les normes du travail, malheureusement, ils vont devoir aller défendre ça au Tribunal administratif du travail. Ce qui représente des coûts pour les contribuables. Ce n’est vraiment pas souhaitable. […] Je veux qu’on puisse assurer une saine gestion des fonds publics pour éviter une tempête dans un verre d’eau et que tout le monde écope après », conclut Stéphanie Dumont.

Finalement, certains intervenants contactés par notre journaliste étaient inquiets que l’enquête ait été confiée à Raynald Mercelle. Il y a quelques années, ce dernier avait piloté une enquête demandée par la ville de Lachute concernant des activités du directeur général de l’époque. Selon La Presse, la juge administrative du Tribunal administratif du travail avait reproché à M. Mercille d’avoir mené son enquête « en catimini » et d’avoir « manqué de transparence ». Ce qu’il avait vigoureusement rejeté.

image
image