Depuis l’annonce des tarifs douaniers de Donald Trump, les choses se sont plutôt bien passées pour l’entreprise soreloise. « Pour nous, ça s’est bien passé. C’est sûr, le principal enjeu concernait les fournisseurs des matériaux. Il a fallu trouver de nouveaux fournisseurs. Certains produits, pas la majorité, mais pour certains produits, on a acheté plus canadien », nous dit Éric Durand, président d’Aciers Richelieu.
« Nous nous sommes également tournés vers la Chine et l’Europe. Cela nous coûte moins cher, ce qui plaît aux clients, évidemment, eux qui veulent toujours avoir les prix les plus bas, mais les délais sont plus longs », indique toutefois Éric Durand.
Sans nécessairement parler d’inquiétude, le président d’Aciers Richelieu Usinage St-Laurent révèle que tout le monde, présentement, est en mode attente, histoire de voir ce que l’on peut sauver, quoi faire pour être plus performant. « Je vois ça chez mes clients, dit-il. Quand il y a une incertitude, on se serre la ceinture un peu plus. On fait plus attention à nos dépenses », dit celui qui achète moins de produits des États-Unis, mais qui en achète toujours malgré tout puisque certaines pièces ne sont pas fabriquées au Canada. M. Durand précise que certains produits reliés à l’acier sont taxés, d’autres, non.
Le président croit qu’en fin de compte, ce sont les entreprises américaines qui vont le plus souffrir des tarifs douaniers imposés au Canada. « Je crois que le gouvernement canadien va tranquillement attendre que l’effet de la taxe se fasse sentir aux États-Unis. La pression ne viendra pas du Canada, elle va venir des compagnies américaines », pense Éric Durand.
On peut dire d’Aciers Richelieu Usinage St-Laurent qu’elle a eu du pif. « On s’est toujours senti à l’aise parce qu’on s’est diversifié en achetant Usinage St-Laurent. Diversifier son marché et la clientèle pour nos entreprises, c’est la clé », croit Éric Durand.
Donc, pour lui, il y a eu quand même une bonne réaction du marché. « Il y a un bon timing. Puis je pense que les gouvernements ont contribué à accélérer le pas », d’ajouter M. Durand.
Il est plus facile de faire des affaires à l’étranger maintenant, si l’on compare avec les années antérieures. « Si ce que l’on vit aujourd’hui était arrivé il y a 25 ans, ç’aurait été beaucoup plus difficile », considère le président de cette entreprise soreloise qui va toujours de l’avant et dispose d’une excellente réputation, non seulement en Amérique du Nord, mais ailleurs dans le monde.
Pénurie de main-d’œuvre
Bien au-delà de la guerre économique que se livrent le Canada et les États-Unis, Éric Durand s’inquiète de la pénurie de main-d’œuvre qui frappe son entreprise. Actuellement, Aciers Richelieu Usinage St-Laurent embauche 185 employés. « Cela nous en prendrait plus de 200 au total. En fait, il me manque entre 20 et 40 personnes. Des soudeurs des mécaniciens, des machinistes… Et j’ai déjà atteint mon quota de travailleurs étrangers », révèle le président, qui est aussi ingénieur de profession.
Au cours de la dernière année, Aciers Richelieu Usinage St-Laurent a battu un record en heures travaillées. Autre signe que les choses vont rondement pour l’entreprise soreloise.







